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lundi 11 juillet 2022

Améliorer l’accès aux psychologues au plus vite

JULIETTE MONNIER  INTERVENANTE COMMUNAUTAIRE  Publié le 9 juillet 2022

QUEBEC

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

« On a beaucoup d’appelants [aux tendances suicidaires] qui nous expliquent qu’ils ont tenté d’obtenir un suivi psychologique, mais qu’ils n’y arrivent pas », écrit l’auteure.

J’ai commencé à travailler dans le communautaire il y a maintenant trois ans. Je suis intervenante en prévention du suicide et je suis aussi intervenante en centre d’hébergement auprès de femmes en situation d’itinérance.

Les intervenants sur le terrain sont compétents, bien formés, et les organismes communautaires sont, à mon humble avis, tout simplement des ressources inestimables. Prenons l’exemple des lignes d’écoute et d’intervention. Ce sont des ressources qui sont essentielles de par leur service souvent offert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Les personnes en crise suicidaire nous appellent, et on peut assurer leur sécurité tout en intervenant auprès d’elles.

Toutefois, on a beaucoup d’appelants qui nous expliquent qu’ils ont tenté d’obtenir un suivi psychologique, mais qu’ils n’y arrivent pas. Ils sont dirigés vers d’autres services ou professionnels qui jouent un rôle important, mais qui n’offrent pas une évaluation des troubles mentaux et de la psychothérapie.

Certains nous contactent après des tentatives de suicide et nous informent que leur hospitalisation a duré 24 heures, et qu’aucun suivi en psychologie ne leur est assuré.

C’est démoralisant et ça fait en sorte que les problèmes persistent et que les situations de crise se répètent. 

On sait que d’avoir accès à un ou une psychologue est souvent essentiel et que la psychothérapie est protectrice, mais c’est trop souvent inaccessible. Idéalement, on travaillerait avec les personnes qui appellent pour les amener à consulter un psychologue pour traiter leurs problèmes de fond. On serait là pour les accompagner dans les moments difficiles quand leur psychologue n’est pas disponible. Il serait faux de dire aux appelants et appelantes qu’ils ont accès à plein de ressources, alors qu’en réalité, on est la seule qui est accessible pour eux en ce moment. On entend leur frustration, leur détresse en lien avec le manque d’accès aux psychologues. On la vit avec eux aussi. 

Travailler dans des organismes communautaires, c’est être confronté aux troubles de santé mentale, à la pauvreté et, bien souvent, au désespoir et à la souffrance psychologique.

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