« À neuf ans, j’ai failli crever à Robert-Debré. D’après l’médecin, mon corps était torturé. D’après la mif’ [la famille – ndlr], c’est rien, juste un sort du bled. » La prose du rappeur Dinos en dit long sur le rapport qu’entretiennent certain·es habitant·es des quartiers populaires, issu·es de l’immigration, avec la médecine occidentale, notamment la psychiatrie.

Une schizophrénie vue comme une possession satanique, une dépression comme la conséquence du mauvais œil : les troubles psychiques peuvent être sujets à de nombreuses interprétations suivant la culture ou l’histoire de la personne qui en souffre. « J’entendais des voix, pensais que mon mari était du FBI et m’espionnait, je me pensais prophétesse… », confie Nabila, 42 ans, diagnostiquée bipolaire et schizophrène il y a deux ans. L’architecte, native d’Alger, a vécu quelques années en France avant de suivre son compagnon aux États-Unis.

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