Témoigner de leur quotidien et réclamer de meilleures conditions de travail : les travailleurs du pôle psychiatrique de cet hôpital marseillais se sont rassemblés jeudi à l’appel de la CGT.
On manque de personnel, de formation, il n’y a pas de recrutement. Et on nous dit que si on n’arrive pas, au travail, à gérer l’agressivité des patients, c’est qu’on est incompétent. » Devant le bâtiment de psychiatrie Solaris à l’hôpital Sainte-Marguerite (9e) dans les quartiers Sud de Marseille, les témoignages des travailleurs se ressemblent et s’accumulent.
Organisé par la CGT des Hôpitaux Sud Marseille, le rassemblement a regroupé une cinquantaine de personnes pour revendiquer de meilleures conditions de travail. Et pour cause. Entre les fermetures de lits – « 71 en 18 mois entre Sainte-Marguerite et la Conception » assurent les grévistes – et les réductions d’effectifs, la situation est devenue intenable.
« On vient la boule au ventre au travail, on ne se sent pas en sécurité »,témoignent deux infirmières de nuit, travaillant depuis plus de quinze ans. Elles évoquent des cellules « hors-normes, trop petites », des patients « de plus en plus agressifs », des travailleurs « à bout ». « Si la direction ne revoit pas l’organisation, il va se passer un drame. Tous les travailleurs vont s’épuiser et se mettre en burn-out » prévient l’une d’elles. « Les gens cherchent à partir » renchérit sa collègue au bord des larmes, à fuir « conflit et agressivité avec les patients, épuisants quand on n’est pas soutenu par la direction et les médecins ».
Et de poursuivre : « Avant on était en nombre, il y avait des aides-soignants pour s’occuper de la sécurité, et du jour au lendemain ils ont été débarqués. On se retrouve souvent à deux infirmières, ce n’est même plus le minimum syndical, on est en sous-effectifs. » Preuve en est, l’une d’elles affirme n’avoir pu prendre que deux jours de congé en un an et cumuler 650 heures de RTT à prendre.
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