Élisabeth Roudinesco
Pourquoi entend-on tant d’électeurs et de responsables de la France insoumise déclarer haut et fort que pas une seule voix ne doit aller à Marine Le Pen sans autreprécision, alors même que Jean-Luc Mélenchon a bien souligné qu’il n’y avait aucunesymétrie possible entre la candidate du Rassemblement nationale et Emmanuel Macron?
Ne pas voter Marine Le Pen reviendrait donc à voter Macron ? Certes, les électeurs insoumis sont désespérés de n’avoir pas réussi à porter leur candidat au deuxième tour. Mais dans l’époque troublée qui est la nôtre, où se défont les anciennes souverainetés - famille, nation, différence des sexes, etc. -, si l’on veut être cohérent avec soi-même, il faut accepter de voter pour ce que l’on n’approuve pas, au-delà des affects, des identités et des déceptions, non pas par adhésion au programme ou à la personne de tel candidat - Emmanuel Macron en l’occurrence - mais parce que, quoi qu’il fasse et dise, il reste de facto le garant de l’Etat de droit, au même titre d’ailleurs qu’auraient pu l’être les autres candidats présents au premier tour, à l’exception de l’extrême-droite : Eric Zemmour, Marine Le Pen et leurs alliés. Lire la suite ...
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