Il s’agit en fait d’une grande exposition sur le thème des «Croyances». Il y a là 300 œuvres présentées de manière serrée. A découvrir d’ici mai.
Cela peut sembler bizarre, voire contre nature. Une «Cinquième Biennale de l’art brut» sent de prime abord la sélection, nationale ou internationale, le commissariat presque politique et surtout une redoutable mise en compétition. Rien de plus contraire à l’esprit de Jean Dubuffet, même si ce dernier (qui n’en était pas à une contradiction près) a accepté par deux fois de participer à celle de Venise. Ces idées se voient vite balayées à la Collection de l’art brut de Lausanne! L’actuelle manifestation, prévue jusqu’au 1er mai, constitue une simple exposition. Mieux encore, le contenu de cette dernière puise entièrement dans un fonds propre devenu surabondant. Il y a même là des œuvres parfois vieilles d’un siècle. Notez que la Biennale de Venise s’est récemment offert quelques flash-back allant du mystique Rudolf Steiner au Tintoret…
Des pièces parfois minuscules
Conservatrice dans l’institution, Anic Zanzi a ainsi tiré des réserves, puis mis en valeur quelque 300 œuvres. Elles ne se retrouvent pas sous les toits, comme c’est ici la règle pour les propositions temporaires. La biennale occupe le rez-de-chaussée, autrement dit l’espace liminaire, plus une salle du premier étage. Cela peut sembler peu pour 300 pièces. Mais il s’agit la plupart du temps de dessins à la taille réduite, voire minuscule. Autant dire qu’un seul mur peut accueillir beaucoup de choses, d’autant plus que la commissaire n’a pas eu peur d’une présentation serrée. A juste titre, d’ailleurs. Le monde brut n’a pas le côté anorexique de l’art contemporain. Il n’aime pas les «white cubes» sentant un peu l’hôpital. C’est la raison pour laquelle le musée a opté dès son origine (à l’encontre de tout ce qui se faisait dans les années 1970) pour des murs noirs. Sauf pour les quelques salles donnant sur l’extérieur. Le noir reflétait un univers finalement claustrophile.
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