par Anaïs Culot. 03.01.2022
Les mathématiques existaient-elles déjà au Néolithique? Qui était vraiment Pierre de Fermat ? Que restera-t-il du travail des statisticiens sur la pandémie de Covid-19 ? Voici le genre de questions sur lesquelles se penche une discipline aussi précieuse que vivante : l’histoire des mathématiques.
Saviez-vous qu’au sein des équations, le signe d’addition « + » a d’abord été écrit en toutes lettres avant que le symbole ne fasse ses premières apparitions aux Pays-Bas, au XVIe siècle1 ? Que le concept de fonction qui hante le parcours des collégiens/lycéens n’est apparu qu’une centaine d’années plus tard, réunissant courbes et nombres qui existaient indépendamment depuis des millénaires ? Si vous pensez que de par leur nature, les mathématiques se gravent dans le marbre au fur et à mesure des découvertes, vous faites fausse route.
Les maths sont en constante transformation. Comprendre leur évolution, c’est un des enjeux de l’histoire des mathématiques, une discipline carrefour qui s’abreuve d’histoire, de sociologie, de linguistique ou encore d’anthropologie, qui fait partie intégrante de l’histoire des sciences en France. Si la communauté nationale ne compte qu’une centaine de représentants en poste, dispersés à travers le pays, elle n’en est pas moins une des plus dynamiques au monde. « Notre particularité ? C’est notre capacité à nous inspirer des méthodologies développées dans les domaines des sciences humaines et sociales », précise Sébastien Gauthier, co-coordinateur du Groupement de recherche en histoire des mathématiques du CNRS et chercheur à l’Institut Camille Jordan2. Les spécialistes de la discipline proviennent par ailleurs d’horizons divers. Certains se spécialisent en histoire des mathématiques dès la thèse. D’autres sont des mathématiciens reconvertis. De cette variété naît la richesse des angles de recherche de ce domaine en apparence universel.
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