par Etienne Klein
Le 28/07/2018
Qu’est-ce qui fonde la singularité absolue du moi ? Entretien avec le philosophe Paul Audi.
Nous avons naïvement tendance à croire que les organismes vivants sont composées d’entités stables qui, au jour de leur mort, désagrègent leurs liens et se dispersent. Cette image, on le sait désormais, est globalement fausse. Par exemple, les molécules organiques qui forment nos tissus quittent notre organisme dans une ronde incessante et sont remplacées par d'autres. La vitesse de ce renouvellement est très élevée, même dans des tissus comme l'os qui ont l'apparence la plus solide ; nos cellules sont constamment remises à neuf ; nos globules rouges ont une espérance de vie de 120 jours ; les cellules de nos alvéoles pulmonaires sont remplacées toutes les semaines. L'unité spatio-temporelle, historique, d'un être humain apparaît analogue à celle du bateau de Thésée qui était perpétuellement réparé et dont les sophistes d'Athènes se demandaient, au fur et à mesure que les pièces en étaient modifiées ou remplacées, s'il s'agissait encore du même bateau.
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