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mardi 19 mai 2020

Hôpital : le tête-à-queue d’Olivier Véran





Paris, le dimanche 17 mai - Cette semaine, l’Elysée a fait savoir « on ne peut pas redémarrer comme s’il ne s’était rien passé ». Et, alors que depuis 2017, le système de santé a déjà fait l’objet d’une loi (« Ma Santé 2022 ») et de deux réformes, Emmanuel Macron semble désormais prêt à un plan plus ambitieux, pour lequel davantage d’argent serait débloqué.

Dans le Journal Du Dimanche, le ministre de la santé, Olivier Véran esquisse les intentions gouvernementales.

Le ton semble avoir changé : « nous allons augmenter les rémunérations, travailler sur un plan d’investissement ambitieux et enclencher une transformation profonde de tout ce qui ne tire pas l’hôpital vers le haut. Dans la crise l’hôpital a montré que, quand on le laissait faire, il était capable d’accomplir des miracles. Faisons-lui confiance ». L’heure ne semble donc plus à l’Ondam contraint et à l’infantilisation des professionnels de santé par une administration toute puissante.

Bientôt 44 000 € de salaire brut annuel pour les infirmiers hospitaliers ?

Concernant les rémunérations (le Collectif inter-hôpitaux [CIH] réclame depuis plusieurs mois une augmentation de 300 € nets de tous les agents hospitaliers), Olivier Véran a « entendu » la revendication et promet d’augmenter les salaires « au-delà des primes ». Pour le corps infirmier, il souhaite que rapidement (?) la France atteigne la moyenne européenne…de 44 000 euros bruts par an ! Plus de 3 500 euros bruts par mois, alors qu’aujourd’hui rare sont les infirmiers hospitaliers qui touchent plus de 2 500 € bruts mensuels ! Cela représenterait une augmentation tout à fait considérable et on ne peut que louer cette intention. Mais attention ! Une telle hausse aurait un coût, compte tenu des plus de 300 000 infirmiers hospitaliers qui exercent en France. En outre, nul doute qu’une augmentation aussi conséquente devra s’accompagner d’une hausse équivalente de toutes les rémunérations hospitalières…et pourquoi pas de toute la fonction publique. Or, le « quoi qu’il en coûte » du président de la république a sans doute ses limites ! Or, sur ce point le ministre se fait évasif rappelant seulement à juste titre que le « malaise hospitalier » coûte cher lui aussi.

Plusieurs dogmes battus en brèche

Le ministre promet également de revenir sur les 35 heures à l’hôpital qui obligent les infirmiers souhaitant gagner plus à « faire des heures supplémentaires illégalement, dans d’autres établissements ». Mais, conscient que le sujet est explosif, il précise : « il ne s’agit pas d’obliger des gens à travailler davantage, mais de créer un cadre beaucoup plus souple ».  Il entend aussi, valoriser le « travail collectif » et favoriser la « montée en compétences ». Sur ce dernier point, il s’indigne qu’un infirmier qui après avoir obtenu un doctorat garde le « même salaire ».

Autre point « révolutionnaire », Olivier Véran veut sortir du « dogme de la fermeture des lits ».

Quoi qu’il en soit, le lundi 25 mai sera lancé le « Ségur de la santé » qui doit réunir toutes les forces syndicales de l’hôpital et aboutir à un texte qui sera intégré au budget de la sécurité sociale à la fin de l’année…avant des lendemains qui chantent et des jours heureux ?

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