Si la musique – dit-on- adoucit les mœurs, l’art en général pourrait être un garant de longévité. A ce titre, ses bénéfices pour la santé suscitent un intérêt grandissant. Qui ne s’est pas senti réconforté ou ragaillardi, après la visite d’une exposition ou l’audition d’un concert ? L’art, pratiqué ou « reçu », peut en effet améliorer le moral, augmenter le capital social et combattre la solitude, développer les connaissances, réduire la sédentarité et la pratique de conduites à risques. Pour préciser le possible lien entre art et mortalité, une équipe du Royaume Uni a réalisé une étude de cohorte portant sur 6 710 personnes âgées de 50 ans et plus (53,6 % de femmes, âge moyen 65,9 ans), suivies pendant 14 ans. Les auteurs ont analysé la relation entre la participation à des activités artistiques « réceptives » (visites de musées, de galeries d’art, d’expositions, théâtre, concert, opéra) et la mortalité.
Une relation effet dose entre la consommation d’art et la longévité
Les résultats sont édifiants, puisqu’ils indiquent une relation de type « effet-dose » entre le risque de décès à un moment ou un autre du suivi et la participation aux évènements artistiques. Le risque est inférieur de 14 % pour les personnes participant rarement à ces activités (1 à 2 fois l’an) en comparaison de ceux qui n’y participent jamais, alors que ceux qui y assistent fréquemment (tous les mois ou plus) ont un risque de décès réduit de 31 %. En analysant plus précisément le lien entre l’art et la mortalité, les auteurs trouvent que 41,9 % de cette association peut s’expliquer par des facteurs déjà connus. Il s’agit de différences dans les facultés cognitives présentes au début de l’étude (15,2 %), de l’engagement social (12,1 %), dans les capacités de mobilité (12,1 %), de niveau socio-économique (9,1 %) de comportements en matière de santé (6,1 %), de degré de solitude et de statut marital (6,1 %). En revanche, l’état de santé et les troubles sensitifs ne semblent pas avoir d’impact sur cette association.
Forts de ces premiers éléments, les auteurs souhaitent vérifier aussi s’il existe un lien entre la pratique artistique et la longévité.
Dr Roseline Péluchon
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