Paris, le mardi 3 décembre 2019 – Sur Twitter, Paul Molac, député LREM de la quatrième circonscription du Morbihan se félicitait il y a quelques jours : « Salle comble à l’Assemblée nationale ». Cette affluence saluée par l’élu ne concernait cependant pas un sujet hautement d’actualité ou des enjeux éthiques ou économiques fondamentaux, mais un colloque sur l’homéopathie. « Scientifiques, médecins et personnels de santé, vétérinaires et citoyens pour affirmer l’importance de l’homéopathie dans les soins et préserver son remboursement » détaille le député dans son message sur le réseau social, suggérant clairement que son ambition en présidant ce colloque était moins "médicale" et "scientifique" que "militante".
La matrice même de la vie censurée !
Néanmoins, le colloque, également placé sous la présidence de Yves Daniel (LREM, sixième circonscription de Loire-Atlantique), soutenu étrangement (ou pas) par une association promouvant la reconnaissance de formes non décrites de la maladie de Lyme, avait voulu donner tous les gages d’une communication scientifique. Ainsi, si sa personnalité n’était pas depuis longtemps controversée en raison de ses prises de position plus qu’iconoclastes, la présence du professeur Luc Montagnier, prix Nobel de Médecine, devait offrir toute sa crédibilité scientifique à la réunion. C’est d’ailleurs en adoptant une méthodologie rigoureuse, que Luc Montagnier a voulu évoquer les nombreuses publications qui mettraient en évidence la réalité de la théorie de la mémoire de l’eau. Il a ainsi pu citer des travaux dont le résumé propose cette digression surréaliste : « Cet article présente une brève revue des preuves (tant expérimentales que théoriques) de la formation de structures dissipatives dans l’eau liquide par trois types de perturbations physiques à faible contenu énergétique (…). La nature de ces structures dissipatives est analysée et expliquée en termes de thermodynamiques des systèmes éloignés de l’équilibre et de processus irréversibles, montrant leur origine quantique spontanée. Ces sortes de structures sont-elles la matrice même de la vie ? » interrogent humblement Vittorio Elia et ses confrères de l’université de Naples à travers une un travail publié dans la revue Current Topics in Medicinal Chemistry. D’autres trésors de ce type pourraient être publiés assure Luc Montagnier si la censure qu’il a dénoncée en introduction, émanant d’interventions extérieures, ne jouait pas dans l’ombre ! Outre cette brillante intervention, la seconde partie du colloque était consacrée à une table ronde intitulée « Témoignages de pratique » à laquelle plusieurs praticiens ont participé.
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