TV5 MONDE
Par Terriennes Lydia Menez 13 DÉC 2019
© Les éditions de l'atelier
Ikambere ("maison d’accueil" en Kinyarwanda, langue du Rwanda) est une association créée en 1997 par Bernadette Rwegara. Située en plein cœur de Saint-Denis, elle aide depuis 22 ans les femmes, majoritairement venues d’Afrique, atteintes du VIH. Ikambere, la maison qui relève les femmes est un livre à mi-chemin entre le roman graphique et le recueil de témoignages. Il rend hommage à ce lieu, ses bénévoles et ses femmes qui combattent ensemble la maladie.
Ikambere est une initiative de Bernadette Rwegara, Dans les années 1990, celle-ci fuit avec son mari la guerre au Rwanda et vient s’installer en France. Elle reprend ses études et s’intéresse aux problèmes des femmes immigrées et leurs enfants face au virus du VIH, encore peu connu à l'époque. "Suite à ce travail, j’ai compris la souffrance, l’isolement et tous les autres problèmes qui handicapent ces femmes", se souvient-elle. Pour celle qui a perdu sa sœur ainée du VIH, c’est une vraie prise de conscience. Elle décide d’agir et, entourée d'un petit groupe de femmes, elle fonde Ikambere.
Les femmes africaines au centre du projet
"Quand elles arrivent, les femmes sont en miettes. Elles sont rejetées, exclues, abandonnées, cassées par la maladie et l’isolement. Notre travail, c’est l’écoute, le soutien moral, l’aide matérielle, l’aide à l’hébergement. On s’occupe de la femme dans sa globalité", explique Bernadette Rwegara. Pour ce faire, 23 personnes œuvrent au quotidien : assistantes sociales, médiatrices de santé, cuisinière, prof de sport...
On s'occupe de la femme dans sa globalité.
Bernadette Rwegara, fondatrice d'Ikambere
Le parcours vers la stabilité se déroule en trois temps consécutifs : titre de séjour, emploi, logement. Ikambere accompagne chaque femme dans les différentes étapes de ces démarches. Certaines intègrent "La main fine", salon de coiffure et atelier de couture inventés par Bernadette Rwegara et qui peuvent servir de tremplin vers l’intégration sur le marché du travail. Une fois stable, les femmes reviennent régulièrement pour partager et se retrouver entre elles. "Ici, tu entres en pleurant, tu sors en riant", dit Rose dans le livre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire