Tristement illustré, un peu partout dans le monde, par de trop nombreux faits divers dramatiques, le fléau de la pédophilie a suscité une étude récente au Canada pour documenter avec des données probantes les « tendances actuelles » concernant les abus sexuels dont sont victimes les enfants.
Les auteurs de cette recherche ont analysé les réponses de 15 801 hommes et de 18 669 femmes à l’Enquête sociale générale (ESG)[1] de 2014 afin de comparer la prévalence des abus sexuels dans l’enfance en fonction de l’année de naissance (six groupes d’âge de 15 ans à plus de 80 ans) et en fonction d’autres critères (appartenance aux peuples autochtones du Canada et niveau de revenus). Les données probantes de trois enquêtes rétrospectives dans la population montrent qu’après une hausse significative des actes pédophiles dans les décennies suivant la Seconde Guerre Mondiale, on observe au Canada une diminution depuis le début des années 1990. Constatée pour les garçons comme pour les filles (mais cependant plus marquée pour les filles), cette baisse de la prévalence des abus sexuels sur des mineurs est vérifiée aussi dans les populations autochtones, et pour les personnes vivant dans un foyer à faibles revenus. La tendance s’observe quelle que soit le degré de relation avec les auteurs des agressions sexuelles, c’est-à-dire qu’il s’agisse de familiers (parents, baby-sitters, enseignants, voisins...) ou de personnes étrangères, sans aucun lien avec les mineurs concernés.
Ne pas baisser la garde
Ce constat se retrouve aussi dans d’autres pays (Australie, Finlande, Nouvelle-Zélande), y compris aux États-Unis[2] où les statistiques de baisse de la pédophilie sont « suffisamment encourageantes » pour susciter ce message d’espoir : « Il existe des solutions qui fonctionnent, nous faisons des progrès, et chacun a un rôle à jouer dans les efforts pour mettre fin aux abus contre des enfants. » Si les résultats de cette recherche canadienne se révèlent donc rassurants, puisqu’ils montrent enfin un déclin de la fréquence des abus sexuels sur des enfants, les auteurs rappellent qu’il ne faut pas pour autant baisser la garde, car vu leur incidence psychologique très préjudiciable pour les victimes, ces abus sexuels dans l’enfance constituent pour la société une problématique désastreuse dont « l’éradication est essentielle. »
Dr Alain Cohen
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