blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 8 décembre 2019

Elisabeth Roudinesco - Séminaire d’histoire de la psychanalyse, ENS, année 2020 Psychanalyse, anthropologie, colonialisme


 7, 14, 28 Janvier (29 rue d’Ulm, bâtiment Jaurès, salle U 207), 4 février, 3, 17, 24 mars, 21, 28, avril,  5, 12 mai (45 rue d’Ulm, salle Weil)

        Pour le séminaire de l’année 2020,  j’aborderai les relations entre la psychanalyse et l’anthropologie en commençant par l’étude de Totem et Tabou, ouvrage publié par Freud en 1911-1912. Celui-ci donna naissance à l’ethnopsychanalyse, dont les deux grands représentants furent Geza Roheim et Georges Devereux. J’étudierai  les débats passionnés qui eurent lieu entre les tenants du culturalisme et les partisans de l’universalisme, notamment à propos du complexe d’Œdipe, sans oublier la question cruciale de l’expérience de terrain que Freud ignorait dans son approche darwinienne des sociétés premières ou autochtones.  C’est dans ce cadre que j’examinerai les critiques formulées à l’encontre de Freud par Alfred Kroeber, spécialiste des populations indiennes nord-américaines (Californie), puis celles de Claude Lévi-Strauss.
 J’aborderai ensuite le débat sur le colonialisme français entre Frantz Fanon, Aimé Césaire et Octave Mannoni, pour passer ensuite aux études dites « postcoloniales » puis « décoloniales » inaugurées essentiellement par des universitaires américains et anglais, souvent  originaires du continent indien. Se voulant les héritiers d’Edward Saïd, de Jacques Derrida, de Gilles Deleuze, de Jacques Lacan ou de Michel Foucault – et donc de la pensée française des années 1970 - ils considèrent que les états démocratiques modernes perpétuent le colonialisme du fait même qu’il se réclament de l’émancipation des peuples en refusant la notion de race. Ces études revendiquent désormais l’appartenance à une « race » comme  seule forme possible de lutte contre l’oppression des dominants (forcément blancs) sur les dominés ou les « subalternes » (forcément noirs ou colorés). D’où la revendication d’une « identité racisée » qui s’inspire largement des thèses postfreudiennes sur les pathologies narcissiques.  

Aucun commentaire: