Par Camille Bichler
31/10/2019
Tout semblait la prédestiner au satanisme, à commencer par son nom : Michée Chauderon. Car comme la plupart des femmes incriminées pour sorcellerie, Michée Chauderon est une vieille femme, veuve et isolée. Retour sur son histoire qui cristallise les violences de la "chasse aux sorcières".
Ce soir, c’est Halloween, et peut être allez-vous choisir de vous déguiser en sorcière. Car ces derniers temps, les ensorceleuses au chapeau pointu ont la cote ! Depuis les années 1970, les féministes réhabilitent la figure de la sorcière, comme femme libre et puissante. La journaliste Mona Chollet en fait de véritables guerrières dans son essai à succès Sorcières, la puissance invaincue des femmes, tandis que les séries et films comme Salem ou Sabrina en font des icônes populaires. Pourtant, loin de l’image combative et glamour qu’elle véhicule aujourd’hui, la sorcière a longtemps été diabolisée. Entre la fin du XVe siècle et le XVIIe siècle, pendant la période de "chasse aux sorcières", 100 000 femmes furent accusées de crimes de sorcellerie avant d’être brûlées. A l'occasion de la parution de l'ouvrage Les Sorcières, une Histoire de femmes (ed. Michel Lafon et France Culture) de Céline du Chéné, productrice et chroniqueuse à France Culture, penchons-nous sur l'une de ces femmes. Une femme dont l’Histoire a retenu le nom parce qu’elle est la dernière sorcière à avoir été exécutée à Genève en 1652. Tout semblait la prédestiner au satanisme, à commencer par son nom : Michée Chauderon. Car comme la plupart des femmes incriminées pour sorcellerie, Michée Chauderon est une vieille femme, veuve et isolée. Blanchisseuse de profession, la quinquagénaire est aussi guérisseuse à ses heures perdues. Le 6 avril, 1652, cette Savoyarde est exécutée pour "crime de sorcellerie" à Genève, à l’issue d’un mois de procès. Elle sera la dernière. Voici son histoire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire