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mardi 29 octobre 2019

Les SDF meurent en moyenne avant 50 ans, selon le collectif « Les morts de la rue »

PAR CHARLÈNE CATALIFAUD
  
PUBLIÉ LE 29/10/2019

Organisé par les membres le collectif « les Morts de la Rue », hommage (mars 2017) aux sans-abri morts en 2016 en France.
Organisé par les membres le collectif « les Morts de la Rue », hommage (mars 2017) aux sans-abri morts en 2016 en France.
Crédit photo : AFP

En France, au moins 612 personnes sont mortes dans la rue en 2018, selon le rapport du collectif « Les morts de la rue » qui recense chaque année les décès des personnes sans domicile fixe (SDF). C'est 15 % de plus qu'en 2017. Nombre d'entre elles ont moins de 50 ans.
Les SDF décèdent en moyenne à 48,7 ans contre 82,18 ans dans la population générale. « Les personnes sans domicile meurent 30 ans plus tôt que la moyenne de la population, en été comme en hiver. Ce n'est pas une histoire de saison, mais ce sont les conditions de vie à la rue qui sont en cause », indique la coordinatrice du collectif, Cécile Rocca.

Le recensement du collectif est loin d'être exhaustif, précise-t-elle. En effet, de précédentes recherches ont estimé que le nombre réel de SDF décédés dans la rue était six fois plus important que celui recensé par le collectif.
36 % des décès liés à des maladies
Les causes des décès reflètent la violence de la vie dans la rue : 27 % des décès sont liés à des accidents, des agressions ou des suicides, et 36 % à des maladies.
« Les personnes "SDF" décédées sont majoritairement des hommes jeunes qui ont vécu de longues années à la rue, et qui ont souffert de maladies, d’addictions et de troubles psychiatriques », constate le collectif.
Les femmes, souvent « invisibles », représentent toutefois 9 % des décès recensés entre 2013 et 2018, un chiffre sans doute sous-estimé. De plus, elles meurent encore plus tôt que leurs homologues masculins, avec un âge moyen de 45,6 ans, le plus souvent d'une maladie.
Face à cette réalité, le collectif appelle à la mise en œuvre de mesures spécifiques (mise à l'abri prioritaire, structures d'hébergement non-mixtes, accès aux soins renforcé…) et au renforcement de la continuité de l'accompagnement social et médical.
« Certains lieux d'urgence sont devenus des locaux de stabilisation alors qu'ils ne sont pas faits pour ça, déplore Cécile Rocca. On met à l'abri pendant l'hiver car il fait froid, mais ce qui aide vraiment les personnes, c'est une prise en charge dans la continuité. »

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