- PUBLIÉ LE 29/10/2019
Crédit photo : Phanie
Il a été suggéré que les produits dérivés du cannabis, le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD), puissent avoir un effet bénéfique dans le traitement de plusieurs troubles psychiatriques. Selon une méta-analyse réalisée par les chercheurs de l'université de Nouvelles-Galles du Sud, l'effet thérapeutique des cannabinoïdes dans ce domaine serait très limité avec une balance bénéfice-risque défavorable.
Les auteurs ont sélectionné une méta-analyse incluant 3 067 adultes issues de 40 études contrôlées et randomisées vs placebo. Les patients ont été classés par pathologie : dépression (23 études randomisées) anxiété (17 études randomisées), psychose (6 études randomisées) syndrome de Gilles de La Tourette (2 études randomisées) trouble déficitaire d'attention avec hyperactivité et syndrome post-traumatiques (une étude chacune). Le critère principal de jugement était la rémission ou, a minima, une diminution significative de la sévérité et de la fréquence des symptômes.
Plus d'évènements secondaires
De façon globale, il n'a pas été observé de différence significative entre les 2 bras de traitement dans l'ensemble des pathologies psychiatriques analysées. Toutefois, la prise de forme pharmaceutique de THC (avec ou sans CDB) était associée à une diminution des troubles anxieux telle qu'évaluée par l'évaluation du score de sévérité de la maladie (différence moyenne standardisée de - 0,25 point).
Pour toutes les pathologies, les chercheurs notent que la survenue des évènements indésirables tout grade confondu est doublé chez les patients prenant du THC et que le risque d'interruption du traitement était multiplié par 2,78 chez ces mêmes patients ; « Ces résultats sont insuffisants pour espérer intégrer le cannabis thérapeutique dans des recommandations de traitement de la santé mentale », concluent les auteurs.
En France, une expérimentation du cannabis devrait bientôt commencer, sous l'égide de l'ANSM. Un amendement autorisant cette expérimentation a été voté le 25 octobre dernier dans le cadre de l’examen du projet de loi de budget de la Sécurité sociale pour 2020. La santé mentale ne fait pas partie des indications retenues par les experts de l'agence, qui concentrent leur attention sur les douleurs réfractaires liées au cancer, la fin de vie et le traitement des spasticités liées aux maladies neurodégénératives.
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