Le « Dry January » est une pratique anglo-saxonne qui consiste à ne pas boire une goutte d'alcool de tout le mois de janvier pour « compenser » les excès des fêtes. Un phénomène devenu viral : en 2013, le site de l'association alcoholchange à l'origine de l'événement comptait 4 000 participants. Ils étaient 60 000 en 2016. Pour quel bénéfice ? Une étude montre aujourd'hui que le Dry January permettrait de réduire à long terme la consommation moyenne de verres d'alcool, plusieurs mois après l'abstinence.
Richard de Visser, psychologue et chercheur à l'université du Sussex, a constitué en 2015 un groupe de 800 volontaires participant au Dry January. Avec la sociologue Emily Robinson, il avait déjà publié dans la revue « Health Psychology » un article dans lequel il décrivait la diminution du nombre moyen d'unités d'alcool consommées par semaine chez les volontaires qui parvenaient au bout de leur challenge, comparés à ceux qui « craquaient » avant la fin du mois de janvier.
Lors de la dernière conférence de la Société européenne de psychologie en santé, le chercheur a présenté les dernières données sur l'évolution des consommations d'alcool, plusieurs mois après la fin de l'événement. En août 2018, les 800 volontaires participants consommaient en moyenne 3,3 unités d'alcool par semaine, contre 4,3 avant le « Dry January » de janvier 2018. En recentrant l'analyse sur les seuls jours où ils consomment de l'alcool, les participants buvaient 7,1 unités d'alcool par jour contre 8,6 avant janvier 2017. La fréquence des épisodes de forte alcoolisation est quant à elle passé de 3,4 à 2,1 par mois.
Un challenge motivant
« Sans être considérés comme dépendants à l'alcool, les participants sont en moyenne d'assez gros consommateurs dans un contexte festif, explique au « Quotidien » Richard de Visser. Le fait de présenter le Dry January comme un challenge motivant, et non comme une contrainte médicale, a eu un effet très positif. Nous avons également noté d'autres effets positifs : les participants passent en moyenne une journée de plus par semaine sans boire d'alcool. Cela représente une économie d'argent pour 9 participants sur 10, une amélioration de leur sommeil pour 7 participants sur 10 et une amélioration du poids pour 3 participants sur 5. »
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