Près d’une femme sur dix présente des signes de dépression durant sa grossesse. Parmi les outils de prise en charge disponibles, la méditation pleine conscience tente de se faire une place.
Pour rendre cette technique accessible à un large public et en réduire le coût, l’Internet apparaît comme une solution idéale. Pour le vérifier, une équipe britannique a organisé une étude pilote randomisée focalisée sur l’effet de cours de méditation en ligne sur le stress, l’anxiété et la dépression des femmes enceintes et des jeunes mères.
Les patientes ont été recrutées essentiellement via les réseaux sociaux ; les seuls critères d’exclusion étaient les états suicidaires et la pratique de la méditation avant l’inclusion. Toutes devaient répondre à des questionnaires évaluant leur stress (Perceived Stress Scale PSS), leur anxiété (The General Anxiety Disorder-7GAD-7), les symptômes dépressifs (The Edinburgh Postnatal Depression Scale EPDS), les difficultés liées à la grossesse (The Tilbur Pregnancy Distress Scale TPDS) et les préoccupations liées à l’accouchement (The Oxford Worries about Labor Scale OWLS).
Les 107 patientes du groupe méditation se voyaient proposer de suivre dix cessions de cours disponibles sur un site dédié. Le groupe contrôle était constitué de 78 femmes. Sans qu’il soit possible d’en expliquer les raisons, celles-ci se sont révélées plus promptes à répondre à la deuxième et la troisième série de questions proposée à la fin des cours puis 8 semaines après l’accouchement.
A méditer…
Parmi les femmes du groupe méditation, 42 % n’ont pas essayé les cours, 17 % ont arrêté dès la première semaine, 24 % à la deuxième semaine et 12 % à la troisième. Ce sont donc seulement 22 femmes (21 %) qui ont persévéré durant les 8 semaines nécessaires pour aller jusqu’au bout de l’enseignement. Qui a adhéré ? Les femmes un peu plus âgées, qui pratiquaient déjà le Yoga et qui étaient soutenues par leur partenaire.
Immédiatement après la fin des cours, les « méditeuses » sont moins stressées qu’à l’inclusion, moins anxieuses, ont moins de signes de dépressions, de difficultés liées à la grossesse. Deux mois après l’accouchement, le niveau de stress, plus bas qu’à l’inclusion, est comparable dans les deux groupes.
La méditation pleine conscience semble donc bénéfique pour le bien être psychologique des femmes durant la grossesse, mais les patientes ne semblent pas prêtes à se poster devant un écran pour se former. Les séances de préparation à la naissance auraient-elles encore de beaux jours devant-elles ?
Marie Gélébart
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