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mercredi 6 juin 2018

L’autisme à l’écran, ça « colle avec le DSM-5 !

06/06/2018


En 1936, le Festival de Cannes, avec ses rituels consacrés (montée des marches, attribution de la Palme d’Or...), n’existait pas encore, mais déjà, la célèbre revue médicale The Lancet remarquait : « Avec le cinéma parlant, la psychiatrie possède non seulement un moyen de distraire le sujet affecté par un trouble mental, mais aussi d’éduquer un public peu averti » (sur les troubles psychiatriques). 

Réalisée en collaboration par des chercheurs de Norvège et du Royaume-Uni, une étude confronte la présentation des troubles du spectre autistique (TSA) sur les écrans (films de cinéma comme Molly[1] ou séries télévisées comme The Big Bang Theory[2]) aux critères « officiels » présents dans le DSM-5. Il existe en effet un « débat intense » sur le caractère approprié ou erroné des portraits de personnes avec autisme montrés sur le grand ou le petit écran. Cette question est d’autant plus importante que « les mass-médias sont considérés comme la principale source d’information du grand public sur les troubles psychiatriques. » 

Vingt-deux films et 4 séries

Corrélat mécanique de la fonction documentaire ou « éducative » du cinéma et de la télévision (auxquels s’ajoutent désormais les pages d’Internet), une représentation inexacte ou a fortiori tendancieuse des maladies mentales dans ces médias contribue ainsi à confirmer les stéréotypes à leur sujet et à augmenter la stigmatisation des patients. 

Les auteurs ont retenu pour leur étude 26 œuvres (22 films de cinéma et 4 séries télévisées) en s’efforçant de diversifier leur origine géographique pour ne pas se limiter à une vision hollywoodienne et inclure aussi « des films réalisés en dehors des États-Unis» (qui représentent toutefois la moitié des productions évoquées). Cet échantillon de films ou de séries à « connotation autistique » couvre ainsi 11 pays sur 4 continents (Asie, Australie, Europe et Amérique du Nord). Globalement, estiment les auteurs, ces représentations des TSA à l’écran « collent bien » aux critères canoniques du DSM-5. Toutefois, un film quelconque, même excellent comme Rain Man[3], ne saurait « renfermer à lui seul toute la richesse et la variété » de l’expérience humaine contenue dans les TSA.


Dr Alain Cohen
RÉFÉRENCE
Nordahl-Hansen A et coll.: Mental health on screen: A DSM-5 dissection of portrayals of autism spectrum disorders in film and TV. Psychiatry Research, 2018 ; 262: 351–353.

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