Le Festival Histoire et Cité propose notamment une table ronde sur la folie. Rencontre avec Miguel Denis Norambuena.
Le Festival Histoire et Cité propose ce vendredi une table ronde sur la folie, dans l’idée de lancer une réflexion sur l’exclusion de certaines personnes atteintes de troubles mentaux. L’anthropologue Miguel D. Norambuena, ancien directeur du centre Racard, fondateur du centre Dracar, s’en explique.
Qui est le fou, aujourd’hui?
Pour moi, «le fou» est une notion très amicale. Le but de la table ronde est de déstigmatiser la perception voire la représentation sociale de la folie. Aujourd’hui, le fou est un marginal que l’on ne veut pas entendre, voir, ni sentir… On ne voit pas de richesse, de source de savoir dans la folie. C’est un dysfonctionnement que l’on doit tasser. Le fou nous effraie: son altérité nous questionne sur ce que nous faisons là. Chacun de nous devient alors un levier d’exclusion sociale. L’institution psychiatrique, intra ou extra muros, publique ou associative, n’échappe pas à ce mouvement d’amputation du lien social.
Vous reconnaissez-vous dans l’antipsychiatrie?
Non, je ne m’inscris pas «contre», beaucoup de psy sont des amis. Je parlerai plutôt d’un grand respect et d’une déférence pour la personne souffrante. Je me suis inspiré des expériences de la clinique de La Borde (ndlr: château du Loir-et-Cher qui abrite depuis les années 1950 une clinique où le patient évolue librement et où soignants et patients se «soignent» en communauté).
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