Application smartphone, livre de coaching, mode d’emploi en 10 points pour parler à ses enfants... Ces dernières années, une conception normative de la psychothérapie s’est imposée. Une dérive pour certains.
Bien sûr, ils écoutent, accompagnent et soutiennent. Bien sûr leur cabinet doit être un lieu de refuge semblable à aucun autre. Mais
de là à penser que les psys ont réponse à toutes les situations de la vie, il y a maldonne. Et croire qu’ils savent comment nous devons aimer, travailler, nous relaxer ou éduquer nos enfants pour aller bien est une conception hygiéniste et normative de la
psychothérapie. «Trop, c’est trop!», affirme en ce sens la journaliste Armelle Oger qui publie
Vous devriez voir quelqu’un… (Éd. L’artilleur), passionnante enquête dans laquelle elle démontre comment, «de la maternelle à la carte senior, les psys s’immiscent dans nos vies…»
Pourtant elle-même passée par les bancs de la fac de psycho et le divan, cette psycho-phile aguerrie se déclare «pur produit du système» et toujours respectueuse d’une discipline qu’elle a aimé comme un accompagnement à l’autonomie. Mais aujourd’hui, elle est effarée: «Je ne remets pas en cause l’intérêt de la matière, mais la multiplication de ses dérives qui, ajoutées les unes aux autres, donnent une image fausse de ce qui est au départ un itinéraire socratique visant à redonner force et liberté. Or là, je vois une France victimisée, et “sous emprise”».
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