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vendredi 1 décembre 2017

Sollicités mais en manque de moyens, les médecins scolaires crient leur désarroi

Marie Foult
| 30.11.2017
Les médecins de l'Éducation nationale expriment une nouvelle fois leur mal-être. Le Syndicat national des médecins scolaires et universitaires (SNMSU-UNSA Éducation) dénonce un « attentisme inacceptable » face à la dégradation de la médecine scolaire, et une « mascarade de revalorisation », à l'heure où la ministre de la Santé veut rendre effective la visite médicale de tous les enfants avant l’âge de six ans dans le cadre de la stratégie nationale de santé (SNS).
Deux récents rapports, l'un de l’Académie de médecine, l'autre du Défenseur des droits Jacques Toubon, pointent la pénurie de médecins et le péril pour la santé scolaire. « L'Éducation nationale peine à recruter un nombre de médecins suffisant par rapport aux postes prévus, indique le rapport du Défenseur des droits consacré à l'enfance et à la santé. Cela s'explique par un décalage entre la rémunération proposée dans la majorité des académies et les prétentions des étudiants en médecine (...). »

Deux décrets ont bien été publiés début novembre (créant un troisième grade hors classe et modifiant l’échelonnement indiciaire) mais ils sont « bien loin d’harmoniser la carrière des médecins scolaires sur celle des autres médecins de la fonction publique », dénonce le SNMSU. « L’attractivité du métier de médecin de l’Éducation nationale n’est toujours pas à l’ordre du jour », déplore le syndicat.
Fragilisation des enfants précaires
La revalorisation de la médecine scolaire à la hauteur des enjeux se fait toujours attendre. « Cette décision, qui concernerait environ 900 médecins, ne serait qu’une microgoutte d’eau dans le budget de l’Éducation nationale », juge pourtant le syndicat. 
Selon le ministre Jean-Michel Blanquer, la médecine scolaire bénéficiera bien d'une enveloppe de 687 millions d'euros en 2018 dont 681 millions pour la rémunération des personnels (sur un budget global de 51,3 milliards d'euros en 2018). Pour combler les trous, des médecins libéraux « non scolaires » seront mobilisés pour prendre en charge certains élèves.
Suffisant ? « Les difficultés rencontrées par la médecine scolaire fragilisent en premier lieu les enfants issus de ménages en situation de précarité, d'exclusion sociale ou vivant dans les territoires les moins dotés en professionnels de soins », prévient le Défenseur des droits, qui attend « une mobilisation effective des pouvoirs publics et une inscription des missions et objectifs de la médecine scolaire dans la stratégie nationale de santé ».

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