Face à une mutation des organisations du travail, où « les objectifs intenables deviennent la norme », la prise de produits psychoactifs apparaît comme « une nécessité ».
LE MONDE | 29.11.2017 | Par Cécile Bouanchaud
Au travail, il y a les drogues que François (le prénom a été changé) administre à ses patients, et il y a celles qu’il prend. Evoquant les somnifères pour« ne pas perdre une minute à ne pas dormir », les injections de glucide « pour tenir une journée sans pause déjeuner », et la cocaïne pour, cette fois, « ne pas dormir pendant les douze heures de garde », l’infirmier anesthésiste tient à faire sa mise au point : « Je ne suis pas un cas isolé. »
Dans les réponses à l’appel à témoignages lancé par LeMonde.fr au sujet du recours à des substances licites et illicites au travail, les professionnels de la santé sont légion. Il y a, par exemple, cette stagiaire qui « piochait dans la pharmacie de l’hôpital ». Et ce médecin « retrouvé faisant un malaise sur son lieu de travail parce qu’il était shooté au Diprivan », un anesthésiant puissant, dont l’usage est réservé au personnel médical.
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