Pour l'industrie pharmaceutique, la bataille de la com', ce n'est toujours pas gagné… Un récent sondage BVA-Pharmaceutiques, dont les résultats ont été révélés vendredi lors des Universités de Pharmaceutiques - mensuel destiné aux cadres et patrons de ce secteur- montre qu'il reste encore d'importantes marges de progression de ce point de vue pour cette industrie. Un petit tiers (32 %) de nos concitoyens lui fait confiance : c'est moins que le secteur du numérique (40 %) et beaucoup moins que les constructeurs auto (54 %).
Concernant les relations avec le corps médical, malgré la fonte des effectifs de VM ces dernières années, la sévérité est elle aussi de mise. Non dénuée d'une certaine ambivalence : 74 % trouvent certes "normal que les médecins collaborent avec l'industrie pour les essais cliniques", mais 85 % trouvent que les laboratoires "ont trop d'influence sur les médecins et notamment leurs prescriptions." La loi "Bertrand" est passée par là, mais qui s'en souvient dans le grand public ? 36 % seulement estiment qu'elle a "assaini complètement les relations avec les médecins". Dans le même temps, seuls 29 % jugent que les laboratoires sont les seuls à pouvoir bien informer les professionnels de santé sur le bon usage du médicament.
Le sondage de Pharmaceutiques montre aussi que, dans un secteur pourtant de plus en plus encadré pour la mise sur le marché, les Français prêtent encore aux acteurs du secteur une large latitude de lobbying : pas moins de 85 % des personnes interrogées, s'accordent en effet à penser que "les laboratoires pharmaceutiques influencent facilement les autorités sanitaires à autoriser les médicaments inutiles." Même si 51 % des sondés estiment qu'avec la réglementation actuelle, un médicament qui n'apporte pas un "plus" n'a aucune chance d'être autorisé…
Sans surprise, l'argent généré par le secteur reste le principal grief formulé par nos concitoyens. Certes 44 % admettent que les groupes pharmaceutiques en ont besoin pour financer leur recherche. Mais une large majorité (88 %) pense quand même que les labos "font trop de profit". Je t'aime, mois non plus ? Au final, 70 % des sondés trouvent que les laboratoires ne prennent pas en compte l'intérêt du patient. Mais un sur cinq se verrait bien travailler pour ce secteur.
Reste un conseil de bon sens, qui pourrait être médité par le secteur, même si les efforts de communication en direction du grand public sont allés croissant ces dernières années : 86 % des sondés jugent que "les laboratoires pharmaceutiques ne communiquent pas suffisamment sur leurs recherches."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire