Parce qu'une meilleure information des usagers est associée à des résultats sanitaires améliorés, la Conférence nationale de santé propose trois axes de développement subdivisés en onze actions pour développer le concept de littératie en santé. Elle ouvre en outre un débat citoyen sur la santé connectée. Le tout pour lutter contre les inégalités.
Dans le cadre de son programme de travail orienté sur la lutte contre les inégalités de santé, la Conférence nationale de santé (CNS) a identifié le concept de littératie en santé comme une opportunité pour aborder la question tant du point de vue des usagers que de celui des professionnels de santé. Elle recommande dès lors de mettre en œuvre un programme d'action ambitieux. Pour formuler cette requête, elle s'appuie sur le rapport consacré du Pr Emmanuel Rush, adopté le 6 juillet en séance plénière et dont Hospimedia a eu copie (à télécharger ci-dessous). "La littératie en santé représente la capacité d'accéder à l'information, de la comprendre, de l'évaluer et de la communiquer ; ceci afin de promouvoir, maintenir et améliorer sa santé dans divers milieux et tout au long de sa vie", rappelle en introduction la conférence. D'après la CNS, il s'agit d'un levier d'émancipation de la personne mais aussi d'un levier de réforme par l'amélioration de la qualité de la prise en charge, de l'accompagnement et de la sécurité des patients.
Un débat citoyen sur la santé connectée
La Conférence nationale de santé (CNS) a lancé, le 6 juillet au ministère des Solidarités et de la Santé, un débat citoyen sur la santé connectée face aux inégalités, en association avec le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) et le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE). Dans un communiqué, la conférence évoque une "expérience inédite de démocratie en santé, pionnière dans la vie de ces instances et pour la santé connectée", qui sera "un appui pour l'élaboration de recommandations des parties prenantes du système de santé". Ces recommandations devraient être remises à la ministre des Solidarités et de la Santé début 2018.La CNS a en outre, en assemblée plénière ce 6 juillet, pris la décision de constituer un groupe de travail intitulé "Renforcer les acteurs de la prévention".
Un plan suivant le principe d'universalisme proportionné
C'est pourquoi, la conférence suggère premièrement de créer un environnement favorable à son développement, deuxièmement de mobiliser les ressources et les dispositifs pertinents notamment à destination des populations vulnérables et troisièmement de développer l'évaluation et la recherche tout en diffusant les pratiques exemplaires. En associant des mesures qui s'appliquent à l'ensemble de la population sans différenciation, des mesures s'appliquant à des groupes de population identifiés comme présentant des besoins spécifiques et des mesures pour diffuser la littératie en santé, ces trois axes permettent d'appliquer le "principe d'universalisme proportionné", cher à la conférence. Cette dernière nourrit par ailleurs son propos d'actions à mettre en place et le ponctue d'exemples illustratifs (le site Internet et l'application mobile santé.fr en Île-de-France, la semaine de la presse et des médias dans l'école, la formation interprofessionnelle du réseau universitaire intégré de santé de l'université de Montréal (Canada), la semaine de la littératie en santé organisée à Poitiers en mars 2016, l'expérience de prévention par les pairs de l'université de Tours (Indre-et-Loire), le développement de la notion de pair-aidance ou de pair-émulation, etc.). Nul doute que ces préconisations seront abordées par Bernadette Devictor, présidente de la CNS, ce 11 juillet, lors d'une rencontre avec Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé.
Les trois axes et onze actions du plan :
- créer un environnement favorable au développement de la littératie en santé :- promouvoir la relation partenariale entre usagers et professionnels,
- poursuivre le développement du service public d'information en santé,
- intégrer la littératie en santé dans tous les programmes d'enseignement,
- sensibiliser et former à la littératie en santé les professionnels intervenant dans le champ de la santé,
- sensibiliser les décideurs intervenant dans le champ de la santé ;
- mobiliser les ressources et les dispositifs pertinents pour développer la littératie en santé des populations vulnérables :
- soutenir la mise en œuvre, à tous les échelons territoriaux, de programmes de promotion de la santé et de prévention en direction des populations vulnérables,
- faciliter l'identification et l'orientation de l'usager du système de santé vers des lieux ou personnes ressources, tels que les associations et représentants d'usagers,
- développer les métiers et dispositifs de médiation ;
- développer l'évaluation, la recherche et diffuser les pratiques exemplaires :
- capitaliser et partager les pratiques exemplaires,
- évaluer les initiatives visant le développement de la littératie en santé,
- soutenir des recherches interventionnelles ayant pour objet les pratiques développant la littératie en santé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire