LE MONDE | | Par Marwan Lahoud (Directeur général délégué, international, stratégie et affaires publiques d’Airbus Group) et Hakim El Karoui (Ancien conseiller à Matignon et fondateur du Club XXIe siècle).
Annus horribilis, 2015 restera dans les mémoires des Français comme l’année de la violence commise au nom de la religion, du meurtre perpétré au nom de l’islam. Face au danger terroriste, des mesures de sécurité ont été prises, qui doivent être assumées sur le long terme : nous nous en félicitons. Vient maintenant le temps des réponses, qui doivent viser à prévenir la radicalisation de certains jeunes Français, tentés par une idéologie totalitaire et meurtrière : le djihadisme terroriste.
Les causes de cette dérive sont multiples : malaise identitaire, séparatisme social, questionnement ontologique adolescent, acculturation à marche forcée qui déstabilise les repères familiaux, absence d’autorité de parents ayant perdu leur légitimité, dans une société d’accueil qui a utilisé leur force de travail quand elle en avait besoin, et n’a plus su que faire d’eux quand la désindustrialisation a commencé.
Parmi les multiples explications données jusqu’à présent, une manque souvent à l’appel : l’inculture. La méconnaissance de la culture d’origine permet en effet à toutes sortes de charlatans de l’idéologie terroriste de se présenter comme les « vrais tenants » de l’islam, comme les « savants de la religion », comme les vrais maîtres de la culture arabe.
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