Le neurophysiologiste Michel Jouvet plonge dans «le chaos des songes»
A Cos, une île du Dodécanèse, vit Hippocrate. Le «père de la médecine» ne dispose d’aucun autre outil que son intelligence et son sens de l’observation. Tout le monde pensait alors - et pensera longtemps, jusqu’à Vésale (1514-1564) - que le cœur est au centre de tout. Le philosophe, découvre, lui, que l’«organe le plus puissant du corps humain», c’est le cerveau :«Il puise sa force dans l’air [remplacez par oxygène !, ndlr] que l’on respire… Les yeux, les oreilles, la langue, les mains, les pieds sont commandés par le cerveau.» C’était il y vingt-six siècles. Aujourd’hui, à Lausanne, une équipe d’informaticiens, biologistes, mathématiciens et physiciens met en équation les propriétés d’un fragment de cerveau de rat en modélisant 10 000 neurones virtuels connectés entre eux par 30 millions de synapses. Grâce au supercalculateur Blue Brain, capable d’effectuer 23 milliards d’opérations par seconde, elle espère, en 2018, «créer le cerveau virtuel d’un mammifère», et arriver, en 2033, à «éclaircir le mystère de la pensée et de la conscience».
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