Au fil des années, c’est devenu un impensé à gauche et même un tabou. Au début du quinquennat, le simple fait pour l’alors ministre de l’Education, Vincent Peillon, de juger publiquement qu’un débat sur la dépénalisation du cannabis était légitime lui avait valu un rappel à l’ordre de Matignon. Durant la campagne de la primaire, en 2011, François Hollande n’avait-il pas été le candidat en lice le plus fermé sur le sujet ? «Cessons de penser qu’on va régler les problèmes de trafic dans les quartiers car on l’aurait légalisé», avait-il lancé en juin 2011, lors d’un débat organisé par le Collectif du 21 avril. A l’opposé du PRG Jean-Michel Baylet, qui avait défendu la légalisation dans les débats de la primaire, mais qui a remisé ce combat depuis qu’il est entré au gouvernement.
Si la gauche au pouvoir est complexée sur le sujet, au mépris du pragmatisme qu’elle se plaît à revendiquer dans bien des domaines, c’est bien sûr par peur du procès en laxisme que ne manqueraient pas de lui intenter la droite (qui prône en Ile-de-France un dépistage des lycéens) et l’extrême droite. Durant l’entre-deux-tours de la présidentielle, le 26 avril 2012 sur France 2, François Hollande avait lancé cette mise en garde à ceux dans son camp qui préconisaient un assouplissement de la réglementation : «Tout message envoyé [dans ce sens] serait regardé comme un signal de faiblesse.»
Inflammable, ce débat est souvent mal posé.
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