"Trop générateurs de ruptures" dans un contexte où le parcours de vie est en première ligne des politiques du handicap, les comportements-problèmes (consulter la définition dans l'encadré ci-dessous) des enfants et adultes handicapés en institution viennent d'être ajoutés à la longue liste de travail de l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) pour 2015. Une lettre de cadrage sur la question vient d'être élaborée dans l'optique de publication de recommandations de bonnes pratiques professionnelles.
Devant les répercussions néfastes des comportements-problèmes sur la qualité de vie, la santé et le réseau social des personnes handicapées concernées, et au regard des risques physiques et psychosociaux engendrés sur les professionnels, la recommandation prévoit de mettre en évidence les pratiques et modalités organisationnelles à même de prévenir, réduire et mieux gérer les situations problématiques. Celle-ci, précise l'Anesm, devra notamment promouvoir concrètement des outils spécifiques, et tout particulièrement d'évaluation, afin de mettre en œuvre les bonnes pratiques identifiées.
Outre l'amélioration de la qualité de vie et de travail de l'entourage, la recommandation entend lutter contre les hospitalisations "par défaut" en psychiatrie ou SSR induites par des troubles du comportement sévères* et vise "à ne pas laisser les usagers sans solution, à ne pas laisser les situations d'exclusion s'aggraver".
Trois volets ont d'ores et déjà été identifiés pour ce faire. Ceux-ci se consacreront à la mise en place de stratégies de repérage et d'identification des facteurs pour une meilleure prévention ; la mise en œuvre de réponses adaptées ; l'évaluation des pratiques dans une démarche d'amélioration continue de la qualité. Les groupes de travail devraient quant à eux être installés à partir du 3 avril pour une validation de la recommandation prévue entre novembre et décembre 2015.
La définition
En France, il n’existe pas de définition légale du comportement-problème. Ceci étant, l'Anesm est arrivée à la nomenclature suivante : les comportements-problèmes s’appliquent à des manifestations dont la sévérité, l’intensité et la répétition sont telles que ces comportements génèrent des gênes très importantes pour la personne elle-même et pour autrui, de nature à bouleverser durablement sa vie quotidienne et celle de son entourage. D'après l'enquête Établissements et services pour adultes handicapés 2010 de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), il ressort que 38% des adultes handicapés accueillis en établissements et services se mettent en danger par leur comportement. Au sein de ces mêmes établissements et services, 27% des adultes handicapés accueillis présentent un comportement anormalement agressif. Un chiffre légèrement plus important chez les enfants (42 et 29% respectivement).
* La problématique est développée dans le rapport "Adaptation des organisations médico-sociales aux enjeux des troubles du comportement sévères" de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) de février 2012.
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