Tout récemment, de très nombreux journalistes ont utilisé l'expression : "Il a claqué la porte..." pour relater un épisode politique mettant en scène un homme qui fut, pendant quelques années, l'incarnation du pouvoir et de l'autorité au plus haut sommet de l'État, face à la plus haute instance constitutionnelle de ce même État. La formulation en ces termes d'un tel acte personnel en dit long sur la perception publique du caractère de ce personnage politique. La traduction, en ces termes imagés, d'une information concernant une prise de position personnelle fait office d'interprétation d'une situation où la frustration, puis la colère et enfin la violence, sont prédominantes.
Tous les jours nous recevons, dans nos cabinets de consultation, emmenés par leurs parents, des enfants, quelquefois très jeunes, présentés comme excités, instables, toujours en opposition, impulsifs et...anxieux. Les enseignants se sentent impuissants face à ces enfants. Dans la famille, la tolérance à de tels états psychiques est souvent plus grande. Mais, à l'école, les adultes sont désarmés par cette incapacité de l'enfant à se concentrer, à contrôler ses émotions et à accepter la moindre frustration. L'enfant paraît être toujours dans la nécessité impérieuse de bouger, d'agir dans l'instant présent. Aucun interdit, aucune règle ne peut être intégrée durablement par lui. Quand nous essayons d'analyser et de comprendre l'histoire de ces enfants, très souvent nous sommes amenés à faire émerger chez eux un vécu d'angoisse, de solitude, de peurs, lié généralement à des situations réelles - ou redoutées - de séparation, de privation ou de rejet, dans le registre affectif, au sein de la famille, avec les parents ou la fratrie. Alors, à partir de ce vécu, plus ou moins conscient d'ailleurs chez lui, l'enfant se construit une "carapace émotionnelle", avec des attitudes de toute-puissance, s'interdisant toute relation de confiance, de tranquillité, donc de sécurité, notamment avec les adultes.
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