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lundi 22 décembre 2014

« Sunday assemblies » : poésie et disco à la première messe laïque de France


Le Monde.fr | 
Par 


Les comédiens britanniques Sanderson Jones et Pippa Evans, initiateurs des "Sunday assemblies", à Londres, en 2013.
Les comédiens britanniques Sanderson Jones et Pippa Evans, initiateurs des "Sunday assemblies", à Londres, en 2013. | LEON NEAL/AFP

Ils se recueillent, ils chantent, ils font des discours. Sur le papier, cela ressemble à n'importe quelle messe. Pourtant, il s'agit de cérémonies athées. Une centaine de personnes s'est donné rendez-vous dans une salle du 17e arrondissement de Paris à 11 heures dimanche 28 septembre pour la première « Sunday assembly » de France . Cette « congrégation non religieuse » a été fondée en 2013 à Londres par Sanderson Jones et Pippa Evans, deux comédiens britanniques.
Le succès de ces « réunions du dimanche » n'est plus à faire : il en existe d'ores et déjà plus d'une soixantaine dans le monde. Le concept de cette drôle de réunion ? « Célébrer la vie, tout simplement », explique Sanderson Jones, affublé d'une barbe de hipster. « Notre devise, c'est vivre mieux, aider souvent, s'émerveiller plus », continue le trentenaire.
Dans les « Sunday assemblies », il n'y a ni dieu, ni rituels religieux. Pourtant, quelques emprunts ont bien été faits à la religion chrétienne, à commencer par le jour et l'heure des cérémonies.« On a piqué les bonnes choses de la religion », raconte Sanderson Jones.

« IL Y A QUELQUE CHOSE DE TRÈS HUMANISTE »
Dans la grande salle, louée pour l'occasion, des parents au look de bobos venus avec leurs enfants, des jeunes, mais aussi des personnes âgées. Tous applaudissent Sanderson Jones, qui assure le spectacle. Quand il lance « Alexandrie, Alexandra » de Claude François, tout le monde se met à danser et à chanter, aidés par les paroles qui défilent sur écrans géants.
La cérémonie se poursuit avec la lecture d'un court poème et avec un discours sur le thème de la joie. Encore une fois, pas de référence à la religion, mais à des philosophes comme Spinoza ou Nietzsche. Caroline (qui n'a pas donné son nom de famille), 26 ans, venue toute seule, est séduite : « Je suis athée, je suis venue parce que c'est une bonne façon de se réunir quand on ne se retrouve pas dans les religions, explique la jeune femme. Mes parents sont catholiques, quand je leur ai dit que je venais ici, ils ont eu un peu peur. Ils trouvent ça bizarre, ils pensent que c'est une secte. Ce n'est pas du tout le cas. »
Stéphanie, elle, est venue avec son fils âgé de dix ans. De confession juive, elle a été attirée par « le concept, l'idée »« Je trouve que c'est complémentaire avec ma religion. L'objectif est assez similaire finalement, mais ce que j'ai aimé ici, c'est qu'il y a quelque chose de très humaniste », confie-t-elle.



Les « Sunday assemblies » sont financées grâce au financement participatif sur Internet et grâce aux dons. Pas de succès sans détracteurs. Les rassemblements dominicaux ont subi leur lot de critiques, surtout de la part de certains athées. « On pensait que les critiques viendraient des religieux. Mais non, ce sont les athées qui nous ont critiqués. Ma façon de ne pas croire en Dieu n'est selon eux pas la bonne », dit en plaisantant Sanderson Jones. D'autres réunions sont prévues dans les mois à venir. La prochaine aura lieu fin octobre. « Si ça marche en France, ça peut marcher partout ailleurs », conclut Sanderson Jones.

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