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dimanche 7 juillet 2013

L'optimisme paradoxal des habitants de zone urbaine sensible

LE MONDE | 
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C'est "l'effet Cité rose", du nom de ce film récent qui met en scène un garçon de 12 ans racontant les bons et les mauvais visages de sa cité : on vit avec les problèmes de sécurité de manière quotidienne mais on s'adapte. L'étude "Perceptions et attentes des habitants des zones urbaines sensibles" commandée par le ministère de la ville à l'IFOP, ne dit pas autre chose : l'insécurité et la violence sont le "problème important" le plus cité (35 %) par les habitants des quartiers. Juste devant l'emploi.
Ils sont 30 % à avoir subi personnellement la violence sous forme d'une agression verbale et 13 % d'une violence physique, révèle l'étude réalisée du 13 au 19 mars par téléphone auprès de 803 personnes représentatives des ZUS. C'est parmi les plus précarisés que le phénomène est le plus prégnant.



Sondage de l'IFOP.

Pourtant quand on demande à ces mêmes habitants s'ils se sentent personnellement en insécurité, ils ne sont que 36 % à la ressentir "de manière générale" (33 % dans leur quartier), soit deux points de moins que la moyenne des Français. Pour eux, c'est un phénomène ponctuel sur lequel "les médias en font trop". Ce n'est pas leur quartier qui est en cause, tout au plus une rue ou un immeuble qu'il est préférable d'éviter. "C'est une manière de mettre à distance ses difficultés qu'on retrouve sur d'autres problématiques", dit Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'IFOP.
En effet, cette même stratégie semble s'opérer sur l'image que les personnes interrogées se font de leur vie de banlieusards. Ainsi, elles sont entre 42 % et 45 % à juger que leur quartier est sale, les immeubles en mauvais état, les espaces verts mal entretenus. 57 % souhaiteraient déménager. Mais elles sont aussi 77 % à être satisfaites de vivre dans leur quartier, estimant qu'il est "agréable " (75 %), que "les différentes cultures sont une richesse" (71 %) et qu'"il y a de la solidarité et l'entraide" (57 %).


Sondage de l'IFOP.

Plus paradoxal encore, 46 % de ces habitants disent s'en sortir"correctement" avec leurs revenus contre 44 % des Français. Ils se positionnent aussi spontanément plus fortement dans la catégorie des classes moyennes (51 %) que parmi les modestes (31 %) ou les"défavorisés" (7 %).
ATTENTES VIS-À-VIS DE L'ÉCOLE
Même si cette France des ZUS n'est pas uniforme – l'étude montre une nette coupure entre une frange intégrée, ayant un emploi et se déplaçant facilement et une autre précarisée et mal insérée –, on sent le décalage entre la réalité perçue et celle vécue. Et surtout la capacité de ces habitants des quartiers populaires à cohabiter avec les problèmes et les relativiser pour tenter de s'y adapter.

Dernière surprise de l'étude : la très forte attente vis-à-vis de l'école. Pour 60 % des personnes interrogées, elle garantit l'égalité des chances. Seuls 39 % des Français le croient. Malgré cet optimisme affiché, le gouvernement n'en fait pas assez pour ses banlieues populaires : 71 % jugent que l'Etat ne leur consacre pas assez de moyens, quartiers rénovés ou pas.

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