L’auteur évoque notamment « ces femmes qui exprimaient leurs secrets à travers le langage du corps », à la clinique de Charcot, au 19ème siècle. Mais paradoxalement, alors que les femmes «utilisent souvent le langage du corps pour exprimer des sentiments cachés » ou refoulés, les secrets de ce corps lui-même paraissent avoir été entraînés dans cette « conspiration du silence » entourant (à toute époque et dans maintes cultures) les sentiments des femmes.
Rosemary Balsam estime que la recherche des étapes théoriques vers les attributs du corps biologique offre des indices du développement mental et que ce corps biologique de la femme a été « largement négligé » dans les études passées, y compris le paradigme du « corps disparu de la femme enceinte » (vanished pregnant body). Et plutôt que de perpétuer le « fossé entre le somatique et le psychique », il vaudrait mieux « réfléchir à l’apport du corps à notre structuration » (comme être sexué). Les réflexions de l’auteur font émerger une psychologie incluant à la fois « l’impact de la psyché, de la culture, de la politique et du corporel, sans marginaliser aucun de ces points de vue. »
Pour Balsam (qui dissocie les concepts de sexualité, féminité versus masculinité, maternité, érotisme), le corps est toujours «mentalisé et élaboré sur le mode de la fantaisie », avec un aspect « fixe et stable » où il faudrait séparer (dans nos modèles du psychisme) « système de valeurs et fantaisie ». Et la psychanalyse paraît « bien placée » pour imaginer un concept de « corps hybride, à la fois physique et mental. »
[1] Women’s Bodies in Psychoanalysis par Rosemary M. Balsam (Ed. Routledge, New York)
Dr Alain Cohen
Auchincloss EL: Women’s bodies in psychoanalysis. Am J Psychiatry 2013; 170 (6) : 688–689.
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