Les révélations continuent. Des agents commerciaux du groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) en Chine étaient"spécifiquement formés" pour verser des pots-de-vin aux médecins et veiller à "leur procurer de l'agrément", rapporte vendredi 26 juillet l'agence de presse Chine nouvelle.
Selon elle, les représentants commerciaux de GSK, qui est sous le coup d'une enquête pour corruption, offraient aux praticiens une prime de 10 à 20 yuans (1,22 à 2,44 euros) chaque fois qu'ils prescrivaient certains produits du groupe.
Les agents "établissaient de solides relations personnelles avec les docteurs en leur procurant de l'agrément ou en leur offrant de l'argent, pour les inciter à prescrire plus de médicaments" de GSK, précise-t-elle.
"Certains cadres ont donné des directives explicites au département commercial pour soudoyer les docteurs avec des pots-de-vin ou en finançant leur participation à des conférences universitaires", poursuit encore Chine nouvelle, citant une responsable régional des ventes du groupe. D'après la police, "entre 7 et 10 % du volume total des ventes réalisées atterrissait sur les comptes personnels des médecins".
CINQ CENT MILLIONS DE DOLLARS DE POTS-DE-VIN
Les autorités chinoises accusent GSK d'avoir versé des pots-de-vin ces dernières années à des fonctionnaires, des firmes du secteur pharmaceutique, ainsi qu'à des hôpitaux et des médecins pour doper ses ventes en Chine.
Près de 500 millions de dollars auraient été versés en pots-de-vin par l'intermédiaire d'agences de voyages et de projets de sponsoring, selon la police.
Quatre cadres du groupe, de nationalité chinoise, ont été interpellés, tandis que le directeur financier de GSK en Chine s'est vu interdire la sortie du territoire.
"Il semble que certains hauts responsables (...) aient agi en dehors de nos processus et de nos contrôles et aient escroqué le groupe et le système de santé chinois", a déclaré mercredi Andrew Witty, directeur général du groupe, assurant que GSK coopérait "pleinement" avec les autorités chinoises.
Par ailleurs, le groupe a nommé jeudi le Français Hervé Gisserot à la tête de ses activités en Chine, où il remplacera Mark Reilly à ce poste. M. Reilly avait quitté le pays au début de juillet, mais il devrait revenir en Chine"dans un avenir proche" pour collaborer à l'enquête, a souligné Chine nouvelle dans une dépêche distincte, se référant à des informations de police.
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