18 juillet 2013
Ce médicament, prescrit dans les cas d'hyperactivité et de troubles de l'attention chez l'enfant, reste encore peu utilisé en France. Mais son usage augmente et l'ANSM met en garde contre les effets secondaires risqués.
La Ritaline, de plus en plus prescrite pour soigner l’hyperactivité des enfants, reste d’usage «limité» en France, mais les risques associés à ce médicament proche de l’amphétamine justifient une surveillance rapprochée, juge l’ANSM dans un rapport.
Mettant en perspective des chiffres diffusés récemment montrant une forte hausse des prescriptions de «méthylphénidate», l’agence nationale du médicament (ANSM) estime que l’utilisation de cette molécule commercialisée sous les noms de Ritaline, Concerta ou bien Quasym, demeure «très limitée par rapport à d’autres pays européens ou à l’Amérique du Nord». L’Agence reconnaît que l’utilisation de la molécule, qui était «confidentielle» jusqu’en 2004, est «depuis en constante croissance», avec une hausse de 71% du nombre des utilisateurs entre 2005 et 2011 (42 023), et une poussée de 133% des ventes de doses journalières sur la même période.
Mais le nombre des personnes traitées reste modeste au regard de l’estimation en France du nombre d’enfants atteints par le «trouble du déficit de l’attention/hyperactivité» ou TDAH, évalué entre 190 000 et 480 000 (de 2 à 7% des enfants en âge scolaire, selon les études), note l’ANSM. La prescription initiale de cette molécule indiquée pour les enfants de plus de 6 ans souffrant de TDAH, est réservée aux seuls spécialistes et services hospitaliers, rappelle l’Agence qui souligne que son utilisation peut engendrer des effets indésirables sérieux, notamment en cas d’utilisation prolongée.
Des effets indésirables «neuropsychiatriques» ont été observés : agressivité, anxiété, dépression, idées suicidaires et anorexie. La molécule peut aussi avoir des effets sur le rythme cardiaque et est contre-indiquée en cas de troubles cardiovasculaires et cérébrovasculaires. Enfin, l’effet coupe-faim de ce «psychostimulant dont la structure chimique est apparentée à celle de l’amphétamine»peut entraîner des retards de croissance, si bien qu’il est recommandé de surveiller taille, poids et appétit de l’enfant sous traitement.
En outre, une utilisation «chronique» et «abusive» de la Ritaline peut entraîner une «dépendance psychique associée à des troubles comportementaux d’intensité variable». Un usage détourné a été noté chez des jeunes, en particulier des «étudiants dans un but de performance intellectuelle», indique le rapport. Toute ceci justifie les «mesures particulières de surveillance» mises en place au niveau national et européen, qui ont permis de «limiter les dérives d’utilisation», affirme l’Agence, qui publie avec ce rapport une brochure d’information sur le traitement du TDAH (disponibles surle site de l'ansm).
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