Rochefort
L'ambulatoire amputé
Chargé de préparer le patient pour la petite chirurgie, le service ambulatoire pourrait voir ses effectifs passer de 13 à 8 infirmiers. Trop déficitaire selon la direction.
Moins d'infirmiers au service ambulatoire de l'hôpital. Telle est la nouvelle menace qui pèse depuis quelques jours au-dessus d'une partie du personnel hospitalier de Rochefort. Si le terme de « service ambulatoire » ne parle pas au grand public, le rôle des hommes et femmes qui le composent est primordial dans la prise en charge des patients.
Ce sont eux qui préparent toute personne admise pour la journée pour une intervention chirurgicale aussi bien en gastro-entérologie, en ophtalmologie qu'en orthopédie. Bref : vous rentrez à l'hôpital pour une opération de la cataracte ou une mauvaise fracture, ce sont les infirmiers du service ambulatoire qui vous badigeonnent, vous perfusent et assurent la surveillance postopératoire.
Service déficitaire
La nouvelle leur a été annoncée au retour des vacances de la Toussaint. Le service serait déficitaire d'un million d'euros. D'où une nécessaire réorganisation programmée pour le début de l'année 2013, auraient expliqué les cadres. L'ambulatoire pourrait ainsi passer de 13 à 8 infirmiers. Soit être amputé de plus d'un tiers de ses effectifs.
La nouvelle organisation aurait également pour conséquence de supprimer la présence du service au premier étage, qui se trouve aujourd'hui juste à côté du bloc opératoire pour des facilités que l'on devine. Alertée par une partie du personnel, la CFTC a obtenu la semaine dernière la tenue d'un CHSCT extraordinaire. « La direction nous a confirmé que l'idée était en cours mais nous a dit que nous mettions la charrue avant les bœufs. Il est évident que nous sommes inquiets pour les conditions de travail du personnel mais aussi la prise en charge des patients », confirme la déléguée syndicale Cécile Brethes-Arnault. « C'est clair, la direction avait bien l'intention de faire ça dans le dos de tout le monde. Quand nous avons prévenu les chirurgiens, certains sont tombés des nues et n'étaient pas du tout au courant de cette réorganisation », explique-t-on à l'ambulatoire (1).
Réponse le 21 décembre
L'an passé déjà, le service avait connu une réorganisation de ses effectifs avec la suppression de 5 postes d'aides-soignants. Les infirmiers se seraient alors retrouvés à assurer des tâches qu'ils ne faisaient pas jusqu'à présent comme faire les lits ou apporter les collations aux patients. Des collègues venus d'autres services avaient été alors formés.
À l'époque, ce changement n'avait pas bouleversé les habitudes, reconnaît un hospitalier. Mais cette fois, les conséquences de cette restructuration pourraient être plus lourdes. « Comment vont s'organiser les brancardiers ? Combien de patients par infirmier ? Combien de patients par chambre ? Imaginer une patiente en gynécologie qui se retrouve avec un monsieur en coloscopie ! », fait encore remarquer cet infirmier.
La direction a donné rendez-vous le vendredi 21 décembre pour, officiellement, évoquer le projet de réorganisation. Mais à l'hôpital, on ne se fait plus guère d'illusion. « Depuis notre installation à Béligon, notre direction a pris l'habitude de nous mettre devant le fait accompli. On nous impose plus qu'on nous propose », regrette Céline Brethes-Arnault.
Il y a quelques mois, les syndicats avaient voté à l'unanimité contre le passage aux 12 heures de travail continu pour certains collègues. La direction est passée outre.
(1) Jointe par téléphone, la direction n'a pas souhaité donner son point de vue sur le sujet.
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