Pour la moitié des salariés, problème au bercail égal stress au travail
25 novembre 2012
«Le stress au travail a-t-il bon dos?» C’est la question posée dans une étude (1) par les éditions Tissot, spécialistes en droit du travail, et le cabinet Sysman, habitué des questions de bien-être au travail et de risques psycho-sociaux. Le résultat, rendu public aujourd’hui, est inédit : 50% des salariés considèrent que des événements de leur vie privée influent sur leur stress au travail.
Parmi eux, 46% estiment que les difficultés financières dans la gestion du foyer sont en cause. En clair, ces personnes n’ont pas de quoi boucler leurs fins de mois (ce qui les angoisse) ou elles ne sont pas suffisamment rémunérées (ce qui les énerve). La seconde cause de stress vient des complications liées aux transports en commun (35%) ou des relations avec le conjoint (22%). «Dans l’opinion, le stress est le reflet pathologique du monde du travail. L’importation du stress privé constitue une nouveauté, commente le sociologue Ronan Chastellier. Jusque-là, ces facteurs étaient invisibles. A présent, il n’y a plus d’étanchéité, de disjonction radicale entre les deux sphères, privée et professionnelle.»
Ce résultat ferait-il le jeu des ressources humaines et des managers, en minimisant l’importance du boulot dans la fabrication du stress ? Pas vraiment. Car le sondage n’omet pas d’aborder le fait que, pour 43% des salariés, la surcharge de travail semble en cause. Viennent ensuite la pression des résultats (29%) ou des clients (26%). Les relations au travail ne sont pas mises au rencart. La pression de la hiérarchie joue à plein (pour 41%), tout comme les mauvaises relations avec les collègues (18%), le confort au travail (16%). L’enquête signale également que 7% des salariés ne se sentent pas à la hauteur, du fait de leur manque de compétences.
L’autre surprise de ce sondage, c’est que 30% des salariés considèrent que le stress pourrait être «une bonne chose», car il permettrait aux salariés de se «dépasser». D’un autre côté, il existe «un mauvais stress» qui fait perdre ses «moyens» à celui qui le subit. Ce que Chastellier nomme «stress d’attitude» fait son apparition. Le salarié«jouerait» ainsi l’hyperactivité nerveuse, ce qui lui permettrait par la suite de négocier une augmentation financière. On serait alors confronté à une «conversion monétaire du stress» qui concernerait 12% de petits malins.
Au-delà de ces nouveautés, restent les moyens de faire face à ce fléau. Pour décompresser, on grignote (44%), on fait du sport (30%), on sort le soir (29%), on fait chauffer la carte bleue (22%), on fume plus (22%), on boit davantage (19%), on se jette sur un bouquin (18%), on consulte un médecin (16%), on prend des calmants (15%), on joue au loto (6%) ou on fume des pétards (3%).
(1) Réalisée du 24 octobre au 5 novembre auprès de 1 002 salariés de 18 ans et plus.
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