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samedi 1 décembre 2012


La pensée du discours

La théorie du discours ouverte à de nouvelles épistémologies

Discours de place 5. Plaintes

17 novembre 2012
Par 

Nous avons tous autour de nous des plaintifs, qui occupent une part de leur discours à la plainte. Nous sommes tous, peu ou prou, plus ou moins, à certains moments de notre vie, ces locuteurs plaintifs, qui tiennent mordicus à la place que leur donne la plainte : la place de l’autre, la place de l’être reconnu par sa souffrance, son malaise, la place de la victime, en un mot. C’est une des meilleures places au monde, celle qui nous garantit d’être toujours au centre, d’être toujours considéré et soigné et surtout de maintenir cette autre catégorie nécessaire au dispositif de la plainte : le bourreau, ou le persécuteur.

Pratiques du thrène

Pour se plaindre, il faut parler. Et la plainte est un genre de discours dans lequel nous excellons, car nous avons une vieille tradition sur laquelle nous appuyer. Le thrène ou lamentation est un genre littéraire antique, dont les récitants occupent de véritables places sociales, aèdes, poètes, vocératrices. Les Lamentations de Jérémie et l‘Iliade sont les modèles du genre de la plainte, qui dessinent, dans l’ordre du discours, la place de la plainte pour les siècles ultérieurs : “Car mes soupirs sont nombreux, et mon cœur est souffrant” (fin du chapitre 1). Le Livre des Lamentations de l’Ancien Testament est une longue déploration de la destruction de Jérusalem qui a inspiré des mises en musique célèbres, dont celle de Tallis :


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