Bonjour,
L’autre soir, alors qu’étaient tombés les (mauvais) résultats de l’enquête Pisa sur le niveau scolaire en France et que le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, promettait de redonner le pouvoir aux professeurs tout en soumettant les élèves à un “choc des savoirs”, ma femme, professeur d’histoire-géographie au lycée, me faisait part de trois incidents troublants survenus avec des élèves. Qui attestent que le métier de professeur est, comme le suggérait Freud, une tâche aussi grandiose qu’impossible. Parce qu’il ne doit pas seulement sanctionner des connaissances, mais activer et canaliser un désir.
“Il y a très longtemps déjà, affirmait Freud en 1925, j’ai fait mienne la boutade qui veut qu’il y ait trois métiers impossibles : éduquer, guérir, gouverner ; j’avais déjà largement de quoi faire avec le second des trois. Mais je ne méconnais pas pour autant la haute valeur sociale du travail de mes amis éducateurs” (Préface à Jeunes en souffrance, d’August Aichhorn, 1925). Une conviction répétée douze ans plus tard, dans un texte significativement consacré à la dimension interminable du travail du psychanalyste : “Il semble presque qu’analyser soit le troisième de ces métiers ‘impossibles’, dans lesquels on peut d’emblée être sûr d’un succès insuffisant. Les deux autres, connus depuis beaucoup plus longtemps, sont éduquer et gouverner” (Analyse finie et analyse infinie, 1937).
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