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lundi 18 décembre 2023

« CETTE PEUR QUI NOUS GOUVERNE … » JOURNEES De l’Appel des appels Strasbourg les 12, 13 et 14 janvier 2024


Argument


Dès la fondation de l’Appel des Appels, il y aura bientôt quinze ans, ont été relevées des inquiétudes qui malheureusement ne cessent de s’amplifier : « la souffrance sociale », « la multiplication de prétendues réformes aux conséquences désastreuses », « le saccage de nos missions et de nos pratiques professionnelles », « la promotion du prêt-à-penser et de procédures managériales et sécuritaires », « la désignation à la vindicte collective de citoyens toujours plus nombreux », « l’abandon progressif des plus fragiles parmi nous »…

 

C’est dans ce contexte que la « casse des métiers » peut s’analyser à la fois comme un moyen et comme une fin. Il en est de même pour la gouvernance par la peur, à la fois but et moyen d’entretenir l’insécurité par la généralisation du risque et de la précarité. Le risque et la précarité, qui génèrent toutes sortes de peurs, sont désormais présents dans tous les métiers, que ce soit en raison des « conditions d’emploi » (de plus en plus précarisées) ou plus généralement de « conditions d’exercice » de son métier (même si l’emploi semble garanti, pour des fonctionnaires par exemple, les prétendues « réformes », par leur répétition et leur inanité ou leur contre-productivité rendent de fait cet exercice précaire en le vidant de son sens). 


Ainsi, « la destruction volontaire et systématique de tout ce qui tisse le lien social », contre laquelle s’était élevé l’Appel en 2008, non seulement n’a pas cessé, mais semble bien s’être encore accentuée. Il est donc désormais plus que jamais nécessaire de s’indigner et de s’engager si l’on ne veut pas se résigner à subir une « communication » qui par la « confiscation des mots » nous enferme dans le monde de l’insignifiance, celui du néolibéralisme.

 

En plus de revenir sur les dégâts causés par cette insécurité, pour en prendre la mesure aussi bien individuelle que collective, sur la base d’expériences vécues dans divers contextes professionnels (du soin ou de l’éducation notamment, mais pas seulement, toutes les institutions étant touchées à divers titres), ces journées se proposent d’en tirer des perspectives d’analyse, de critique, et éventuellement d’action afin de pouvoir en prévoir l’apparition, anticiper ses effets et mieux y résister…


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