Severine Sarrat 13 juin 2023
Les soignants du service d’admission psychiatrique (UF1) du CHU de Toulouse ont alerté leur direction, au travers du syndicat Sud, quant au manque de moyens qu’ils estiment être à l’origine de leurs mauvaises conditions de travail. Trafic de drogues, prostitution, prise en charge de détenus… Ils dénoncent une insécurité croissante dans leur unité.
« Un manque de moyens criant qui altère les conditions de travail et la sécurité des patients comme celle des soignants », résume le syndicat Sud santé sociaux de Haute-Garonne, qui se fait le porte-parole du personnel du service admission psychiatrique du CHU de Toulouse à Purpan. Cette unité, appelée UF1, connaît depuis plusieurs mois des dysfonctionnements tels que le syndicat en a alerté la direction de l’hôpital, l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie, la préfecture, et fait un signalement au procureur de la République.
En cause ? L’absence d’accompagnement des soignants pour assurer la sécurité dans une unité non adaptée au public qu’elle est maintenant forcée d’accueillir. En effet, l’UF1 est censée prendre en charge des patients atteints de pathologies lourdes, comme la schizophrénie ou la bipolarité, mais sur un temps restreint. « Les hospitalisations doivent y être courtes, les personnes y étant admises devant être réorientées vers d’autres services une fois stabilisées », explique le syndicat Sud, qui se fait le relais des préoccupations des soignants. Mais la réalité est tout autre semble-t-il, l’UF1 étant obligée de garder certains patients par manque de places dans des unités spécialisées.
Problème : le fonctionnement, les locaux et le personnel du service admission psychiatrique ne sont pas adaptés à un accueil de longue durée. « Il n’y a pas de service de sécurité par exemple et l’UF1 est, à la base, un service ouvert. Or, certains patients aujourd’hui présents dans l’unité devraient se trouver en milieu fermé, pour leur sécurité et celle des autres », explique le syndicat. Il y a bien un secteur sécurisé où tout est vissé au sol et les accès condamnés, mais celui-ci est plein et des malades se retrouvent ainsi en chambres classiques.
Pour éviter les incidents, les soignants, « qui s’adaptent comme ils peuvent », précise Sud, ferment désormais le service, ce qui dénature le statut de l’unité et perturbe les soins. « Nous sommes devenus la poubelle de la psychiatrie ! » C’est le constat dressé par un aide-soignant auprès du syndicat.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire