Loin de rester une curiosité médicale, l’hystérie étudiée par Charcot, à la fin du XIXe siècle, a passionné le grand public pendant quarante ans. Elle a même inspiré les artistes populaires, des « chanteuses épileptiques » des cafés-concerts aux premiers films burlesques.
En ce dernier quart du XIXe siècle, tout le monde en parle. On accourt du tout-Paris, voire de l’Europe entière, jusqu’à la Salpêtrière pour voir Jean-Martin Charcot présenter ses malades. L’hystérie (dérivé de « utérus », en grec), était un terme fourre-tout pour cataloguer les troubles nerveux ou mentaux dont souffraient les femmes. La « Grande » hystérie est la forme identifiée par Charcot, celle qu’il peut provoquer, moduler et stopper sous hypnose, et qui tirerait son origine du cerveau et non de l’entrejambe. Une petite révolution qui facilitera le diagnostic d’hystérie pour les hommes aussi.
Les grandes hystériques passent par quatre phases : épileptoïde (convulsive), clownesque (théâtrale et grandiloquente), passionnelle, délirante. Comme on n’assiste guère à ce genre de phénomènes hors de la Salpêtrière, certains, à Nancy autour du Dr Bernheim, soupçonnent fort ces femmes de se soumettre aux suggestions de Charcot en développant artificiellement leurs symptômes. En tout cas, elles font sensation auprès de l’auditoire. Peintes avec moult détails par les journalistes alléchés, prises en photo, le grand public les connaît: des centaines d’articles leur sont consacrés dans la presse populaire entre 1875 et 1890.
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