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samedi 11 février 2023

La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en 2019 en Iran, est sortie de prison

Le Monde avec AFP  Publié le 10 février 2023

L’anthropologue franco-iranienne avait été condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, des accusations qu’elle avait toujours rejetées.

La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, prise en photo en septembre 2012.

Un peu plus d’un an après sa nouvelle incarcération, l’anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah a été libérée vendredi 10 février, a fait savoir dans un tweet Sciences Po, où elle travaillait. L’information a ensuite été confirmée par le ministère des affaires étrangères français qui demande qu’elle « recouvre l’ensemble de ses libertés ».

« C’est avec bonheur et soulagement que nous annonçons la libération de notre chère collègue Fariba Adelkhah », écrit l’institution. « Otage des autorités locales, elle était une prisonnière scientifique », poursuit-elle, avant de remercier « tous ceux qui ont permis sa libération ».

Spécialiste du chiisme et de l’Iran post-révolutionnaire à Sciences Po Paris, elle avait été arrêtée, tout comme son compagnon Roland Marchal, en juin 2019. Condamnée à cinq ans de prison en mai 2020 pour atteinte à la sécurité nationale, elle avait bénéficié d’une « libération temporaire » en octobre 2020, avant d’être à nouveau incarcérée en janvier 2022.

Roland Marchal, également chercheur, avait, lui, été libéré en mars 2020, après que Paris eut libéré l’ingénieur iranien Jalal Rohollahnejad, dont les Etats-Unis réclamaient l’extradition pour violation des sanctions américaines contre l’Iran.

« La France se réjouit de la libération ce soir » de Mme Adelkhah, a déclaré la porte-parole du ministère des affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, dans un communiqué. « Il est essentiel que Mme Fariba Adelkhah puisse recouvrer l’ensemble de ses libertés, y compris celle de retourner en France si elle le souhaite », a-t-elle ajouté. « Elle est libre mais on ne sait rien de son statut », s’est inquiété auprès de l’Agence France-Presse un de ses proches sous couvert d’anonymat.

Grâce d’un « nombre important » de prisonniers

Dimanche, le bureau du dirigeant suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, avait annoncé une grâce en faveur d’un « nombre important » de condamnés, y compris ceux emprisonnés lors des manifestations contre le régime iranien depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, détenue pour infraction au code vestimentaire.

Jeudi, des médias basés à l’étranger ont rapporté que sept femmes militantes et journalistes avaient été libérées de la prison d’Evin à Téhéran.

Plusieurs dizaines d’Occidentaux sont détenus en Iran, décrits par leurs soutiens comme des innocents utilisés par Téhéran comme leviers de négociation. Des pays comme la France, dont sept ressortissants étaient jusqu’ici détenus en Iran, n’hésitent plus à accuser Téhéran d’en faire des « otages d’Etat »« La France rappelle sa demande de libération immédiate et sans conditions de tous les ressortissants français détenus arbitrairement en Iran », a déclaré vendredi soir Mme Legendre.

D’autres Français encore détenus

Outre Mme Adelkhah, le Français Benjamin Brière a été arrêté en mai 2020 et condamné à huit ans et huit mois d’emprisonnement pour espionnage. Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris ont, eux, été arrêtés en mai 2022 alors qu’ils faisaient du tourisme en Iran.

Plus récemment, c’est l’identité du Franco-Irlandais Bernard Phelan, détenu dans une prison iranienne depuis octobre, qui a été rendue publique. La santé de Bernard Phelan se détériore toujours plus, a indiqué mardi sa sœur Caroline Massé-Phelan à l’AFP, ajoutant qu’il est en train de perdre la vue. Bernard Phelan avait entamé une grève de la faim et de la soif début janvier, avant de la suspendre à la demande de sa famille, inquiète d’une issue fatale face à des autorités iraniennes inflexibles.

Benjamin Brière a également entamé une grève de la faim le 28 janvier, ont annoncé lundi son avocat Me Philippe Valent et sa sœur Blandine Brière.

Le nom des deux autres ressortissants français emprisonnés n’est pas connu.

Téhéran a fait valoir que tous les étrangers sont détenus en vertu des lois intérieures de l’Iran et s’est dit prêt à des échanges de prisonniers.


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