Par Stéphanie Chayet Publié le 25 septembre 2021
PORTRAIT L’Italien de 65 ans, reconnu comme un des pères de la théorie de la gravité quantique à boucles, est venu à la physique après des expériences sous LSD. Son prochain livre, « Helgoland », va paraître chez Flammarion le 6 octobre.
Un jour, Carlo Rovelli reçut un message qui commençait par ces mots : « Hello Carlo, je suis un peintre de 80 ans… » Le peintre de 80 ans s’appelait David Hockney, il avait aimé un texte du physicien publié par le New York Times et l’invitait à passer une journée dans son atelier pour bavarder. Quelque temps plus tard, sur les hauteurs de Los Angeles, l’artiste anglais montrait au scientifique italien la grande toile pleine de distorsions sur laquelle il travaillait.
Comment la réalité se présente-t-elle à nous ? Comment donner de nouvelles formes à l’espace ? Les questions fusaient des deux côtés. « Je pense que l’art et la science ont en commun de nous aider à mieux voir le monde », médite Rovelli, trois ans après cette rencontre « merveilleuse ».« Merveilleux » est l’un des mots qu’il emploie le plus souvent.
Il ne s’est pas passé dix minutes depuis son arrivée sur la terrasse où nous avons rendez-vous qu’un inconnu s’approche. Les mains jointes, s’excusant de déranger, le jeune homme lui déclare à toute vitesse qu’il a molto, molto aimé ses livres avant de s’éclipser. C’est donc ça, la vie d’une « rockstar de la physique », pour emprunter une formule du Times qui n’a visiblement rien d’hyperbolique ?
On le savait déjà submergé de demandes, propositions et invitations auxquelles il ne pourrait pas répondre même s’il passait « tout [son] temps à ne faire que ça », comme il le regrette dans un e-mail de réponse automatique en trois langues, coiffé d’un smiley triste. On constate à présent qu’il est reconnu dans la rue, ce qui n’a pas dû arriver à un physicien depuis Stephen Hawking. La rue en question se trouve à Vérone, la ville italienne de son enfance, où il garde un petit appartement à deux pas du vieux pont romain et se déplace à vélo, cheveux au vent.
Héritier des sages et des savants
Il aurait pu rester l’un des fondateurs de la gravité quantique à boucles, une jeune et prometteuse « théorie du tout » qui concourt, contre la théorie des cordes, dans la course à l’unification de la relativité générale d’Einstein et de la mécanique quantique. Il aurait pu se satisfaire de publier des articles de recherche lus par une trentaine de ses pairs, de donner des conférences avec des philosophes, d’intéresser ses étudiants à la naissance de la pensée scientifique. Mais, à l’approche de la soixantaine, Carlo Rovelli s’est piqué d’écrire « pour ceux qui ne connaissent rien ou pas grand-chose à la physique » une série de chroniques dominicales dont le grand éditeur italien Roberto Calasso, récemment disparu, lui a proposé en 2014 de tirer un petit livre.
« Rovelli s’exprime sur la page comme s’il était assis en face de quelqu’un à qui il essaie de montrer la beauté du monde. » Jenann Ismael, professeure de philosophie des sciences
A la stupéfaction générale, ses Sept brèves leçons de physique,traduites en 52 langues (en français chez Odile Jacob), approchent les 2 millions d’exemplaires vendus. Avec Helgoland, qui paraît le 6 octobre chez Flammarion, il entend maintenant nous faire digérer la théorie scientifique la plus ardue qui soit : la mécanique quantique. En Grande-Bretagne, l’essai s’est classé dès sa sortie en tête des meilleures ventes, tout comme le précédent (L’Ordre du temps, Flammarion, 2019), un traité sur la nature du temps tissé de poèmes d’Horace, dont la version audio est lue par l’acteur britannique Benedict Cumberbatch, un fan.
Dans le monde anglophone, l’affaire est entendue : ce physicien italien de 65 ans qui parle dans un anglais chantant est l’héritier des sages de l’antiquité gréco-romaine et des savants de la Renaissance. « Il est très rare qu’un scientifique de premier ordre ait l’âme d’un humaniste », estime Jenann Ismael, professeure de philosophie des sciences à l’université Columbia de New York, qui a dévoré Helgoland « comme un snack délicieux ». « Carlo Rovelli sépare les questions philosophiques de l’appareil mathématique pour les partager avec humanité et sans aucune condescendance. Il s’exprime sur la page comme s’il était assis en face de quelqu’un qu’il respecte énormément, et à qui il essaie de montrer la beauté du monde… », poursuit-elle.
Nous devions le rencontrer au Canada, où il s’était confiné depuis le début de la pandémie de Covid-19, avec sa compagne, une collègue et compatriote italienne qu’il a suivie à l’université Western Ontario en 2019, après vingt ans passés au Centre de physique théorique de l’université d’Aix-Marseille. La persistance des restrictions, cet été, aux frontières canadiennes, a déplacé le rendez-vous à « Vérone la merveilleuse », comme le physicien appelle sa ville natale. Tant mieux. Ce n’est pas à London, dans l’Ontario, qu’il aurait pu nous montrer les marches du palazzo où il a fumé son premier joint et rencontré sa première amoureuse.
Carlo Rovelli a grandi dans une maison pleine de livres, fils unique d’une femme brillante mais prisonnière de son foyer et d’un ingénieur lancé dans les affaires, sur fond de miracle économique des années 1960. Malgré sa réussite, ce père qui parle à voix basse, adorable, toujours calme, se soucie trop du regard des gens aux yeux d’un jeune Carlo bien décidé à ne pas « passer [sa] vie à faire ce que les autres veulent de [lui] ». Ce garçon qui engloutit des bibliothèques, qui s’ennuie à l’école, qui veut mettre son nez partout est du genre rebelle.
L’été de ses 16 ans, il découvre le LSD puis le communisme, à l’occasion d’un voyage à Sofia à l’invitation d’un jeune Bulgare qu’il vient de rencontrer à Paris. « En auto-stop, j’ai traversé le rideau de fer pour aller dans ce monde que l’on disait terrible, horrible. Mais Sofia, c’était le paradis ! Mon ami m’emmenait à l’école. Je me souviens d’une leçon de français où le prof, tout content d’avoir un petit Italien dans sa classe, nous a dit que Stendhal considérait l’Italie comme le seul pays où l’on peut vraiment vivre l’amour. Je suis reparti avec une image idyllique du communisme soviétique. »
Jeune utopiste
Après un an à ne rien faire à l’université de Bologne – « cheveux longs, haschisch, les Doors, peace and love » –, il décide de s’aventurer dans le monde pour y accomplir un voyage initiatique. « Mon père m’a dit : “Tu vas tout détruire, ton éducation, ton avenir, je ne te donnerai pas un sou, ni maintenant ni plus jamais.” Ma grand-mère m’avait laissé des pièces d’or, je les ai vendues afin de m’acheter un billet d’avion pour le Canada. »
En Amérique du Nord, il fait un périple de presque une année, seul avec l’ivresse d’avoir pris sa vie en main, jusqu’au jour où il se languit de la petite amie qu’il a laissée derrière lui. « Quand je suis rentré, elle avait trouvé quelqu’un d’autre, mais dans ces années-là on disait : “Pas de problème, maintenant on est trois.” » Dans ces années-là, la jeunesse croyait assister à la naissance d’un monde nouveau. Carlo et ses camarades ne juraient que par l’amour libre, le philosophe Herbert Marcuse, l’antipsychiatrie anglaise, Gilles Deleuze et Félix Guattari, la Beat generation, Allen Ginsberg, la révolution culturelle de Mao.
Nous sommes en 1977, à Bologne, une année de crise économique, d’émeutes étudiantes, d’escalade de la violence : l’apogée insurrectionnelle du Mai 68 italien. De retour à la fac pour échapper au service militaire, Carlo Rovelli participe à l’aventure de Radio Alice – comme celle du pays des merveilles –, une légendaire station pirate bientôt fermée par les carabinieri. Derniers feux de l’utopie libertaire : « Pour nous, radio libre, ça voulait dire que tout le monde pouvait entrer, s’asseoir et parler au micro. Tout le monde pouvait appeler et s’exprimer en direct. Et les gens appelaient ! Si on avait quelque chose à dire, on demandait l’antenne. Toute la jeunesse universitaire de Bologne connaissait le numéro. »
Le 11 mars 1977, le jeune militant d’extrême gauche Francesco Lorusso est tué par la police lors d’une manifestation. Le lendemain, des cortèges ont lieu dans toute la ville, le gouvernement envoie les chars écraser le soulèvement. Inspiré par un hippie italien qui avait documenté le mouvement amérindien en Californie, Carlo Rovelli compose avec trois amis un livre qui donne, en mots et en images, leur point de vue sur les événements : Fatti nostri (« nos faits à nous »).
Le manuscrit intéresse Giorgio Bertani, un éditeur de Vérone connu pour avoir kidnappé le vice-consul d’Espagne en 1962, après la condamnation à mort de jeunes opposants au régime franquiste. Pour déjouer la police, qui a eu vent du projet, le livre – son premier – sera imprimé à la campagne, dans un endroit secret.
Physicien rebelle
Un demi-siècle auparavant, à l’âge de 23 ans, Werner Heisenberg lançait une révolution d’un tout autre genre depuis l’archipel d’Helgoland. Venu soigner son rhume des foins dans ce paysage désolé de la mer du Nord, le physicien allemand eut une « idée vraiment étrange, qui décrivait toutefois très, très bien le monde », conte Rovelli dans son dernier livre.
C’était l’année 1925, et l’idée en question jeta les bases de la mécanique quantique, qui prédit le comportement de la matière à l’échelle microscopique, la plus grande découverte scientifique de tous les temps. Sans elle, pas d’ordinateur, de téléphone portable, de laser, de four à micro-ondes, d’énergie nucléaire, de bombe atomique.
Mais cette théorie, qui valut à ses pères (Werner Heisenberg, Erwin Schrödinger, Paul Dirac, Wolfgang Pauli…) une pluie de prix Nobel, nous révèle un monde plein de bizarreries. À cette échelle, les objets n’existent pas tout le temps, mais seulement quand on les observe. Ils peuvent être ici, et aussi là-bas. Certains sont à la fois onde et particule. D’autres semblent reliés à distance comme par magie. Même Richard Feynman, le grand physicien de la seconde moitié du XXe siècle, écrivit que personne n’y comprend rien.
Dans les années 1930, on a pourtant cherché à comprendre. Les efforts pour interpréter la théorie quantique ont alors produit, poursuit Rovelli, « un curieux bestiaire d’idées extrêmes », dont le seul point commun est de nous obliger à avaler que la réalité est radicalement différente de ce que nous imaginions. Puis l’interprétation est passée de mode, les physiciens préférant se consacrer aux innombrables applications de la théorie qu’à ses dérangeantes implications : « Tais-toi et calcule », comme le veut une formule en vogue dans cette confrérie.
Les équations marchent si bien, pourquoi se poser des questions ? Pour ne pas laisser « la nature des choses » aux seuls départements de philosophie, plaide le physicien. « À Helgoland, Heisenberg écrit qu’il a soudain “la sensation de regarder, à travers la surface des phénomènes, vers un intérieur d’une étrange beauté”. Cette émotion très particulière, on la reconnaît aussi dans les écrits d’Albert Einstein, qui était fasciné par le concept du voile de Maya. » Écarter ce voile qui, dans l’hindouisme, confine les humains au monde illusoire de leurs perceptions, et voir ce qu’il y a derrière, c’est pour Carlo Rovelli tout l’intérêt de la profession.
« Soudain, j’ai vu le parcours du scientifique comme celui d’un artiste qui poursuit sa curiosité, son inspiration. » Carlo Rovelli
Il n’a pas oublié le moment où la physique lui est apparue comme un métier possible. Ce n’était pas le jour où son professeur de maths l’a pris à part pour lui dire : « Carlo, tu as du talent, arrête de faire des conneries » (ce jour-là, il avait répondu que changer le monde était plus important que les études). Non, il était seul dans sa petite Fiat et, pour la première fois, il pensait à l’avenir. « L’idée de me trouver un boulot, d’y être à 8 heures du matin, de faire carrière, pour moi c’était l’horreur. Soudain, j’ai vu le parcours du scientifique comme celui d’un artiste qui poursuit sa curiosité, son inspiration. Je me suis dit : “Pourquoi ne pas m’occuper de physique théorique dans ma vie ?” Je venais de découvrir la mécanique quantique et j’étais fasciné. La science aussi pouvait tout renverser. » À cette époque, le jeune homme vit la plupart du temps dans une communauté rurale autogérée du centre de l’Italie, où il se met enfin à « étudier, étudier, étudier ». Il termine l’université en retard, avec la note maximale.
« Dans chaque génération, on trouve typiquement quelques physiciens rebelles qui veulent briser le paradigme existant », avance le journaliste scientifique anglais Jim Baggott, auteur du seul livre de vulgarisation sur la gravité quantique à boucles (Quantum Space, Oxford University Press, 2018, non traduit). La rébellion n’est pas pour tout le monde, poursuit-il : « Elle implique d’ignorer joyeusement les conseils de professeurs qui vous orientent vers des choix plus sûrs et des plans de carrière plus prévisibles. Elle implique aussi de supporter un certain isolement, comme lorsque Rovelli travaillait seul dans un sous-sol de l’université de Rome en cherchant désespérément des financements pour un projet jugé sans intérêt par ceux qui tiennent les cordons de la bourse. »
Dans la vie d’un physicien rebelle, il n’y a pas de place pour la peur du conflit. Carlo Rovelli raconte avec une certaine jubilation que son « grand ennemi, le chef des cordes » – l’Américain David Gross, prix Nobel de physique en 2004 – ne perd jamais une occasion de dire tout le mal qu’il pense de lui, et réciproquement.
Trips essentiels
Le seul domaine où cet esprit libre a longtemps eu peur du jugement est son intérêt passé pour le LSD. Dans ses Écrits vagabonds, un recueil d’essais paru en 2019 chez Flammarion, Rovelli narre son récent coming out lors d’un raout londonien auquel participait le gratin du monde culturel : « On m’a demandé quand était née en moi l’étincelle de la curiosité qui m’a porté à étudier […] la nature de l’espace et du temps. J’ai hésité, puis j’ai décidé de dire la vérité. J’ai parlé de mes premières expériences de jeunesse avec le LSD. »
À son grand soulagement, d’autres convives distingués sont passés le voir au cours du dîner pour lui raconter leurs propres souvenirs de voyages sous acide. Après quarante ans de silence, la parole se libère dans sa génération, se réjouit-il. « La révolution psychédélique des années 1960 a touché certes une petite partie de la jeunesse, mais elle a laissé des traces très profondes. Je dirais, comme l’avait déclaré Steve Jobs, que ces expériences comptent parmi les plus importantes de ma vie. »
Avec le LSD, « j’ai appris que nos perceptions ne peuvent pas être source de certitudes sur la nature de la réalité. Cela m’a été très utile pour faire de la science ».
Sa propre initiation eut lieu en 1972 à Paris, où il était hébergé par l’Unesco dans un hôtel particulier avec des adolescents venus de toute l’Europe. Sergio, l’autre Italien du groupe, lui proposa un petit morceau de buvard coloré. Carlo avait 16 ans et ignorait tout du LSD. Les heures qui suivirent ont « tout changé » dans sa tête : « J’ai appris que ma vision usuelle du monde est très limitée. Que le temps, l’espace et la séparation entre moi et le reste ne sont pas des choses fixes. Que nos perceptions ne peuvent pas être une source de certitudes sur la nature de la réalité. Cela m’a été très utile, ensuite, pour faire de la science. »
Jusqu’au début de sa vingtaine, il fera une dizaine d’autres trips, tous différents, tous « merveilleux ». Le sentiment d’interconnexion qui est le propre de ces états de conscience aurait favorisé sa capacité à appréhender le sujet comme partie du monde, une idée qui traverse tous ses livres : « Je trouve cette façon de penser plus efficace du point de vue scientifique, plus honnête et beaucoup plus rassérénante. Nous ne sommes pas jetés dans le monde comme le propose l’existentialisme. Nous sommes chez nous dans la nature. »
Chez lui dans la nature, Carlo Rovelli s’est senti en revanche un peu étranger à la société jusqu’à ses succès de librairie. Ses valeurs, sa lecture du monde lui semblaient en décalage. Puis elles ont, selon la formule consacrée, rencontré leur public : « Dans mes livres, il y a non seulement de la science, mais aussi mon éthique, ma philosophie, ma vision politique. À ma grande surprise, un grand nombre de gens se sont retrouvés dans ce que je dis, et cet écho m’a fait me sentir moins seul. »
Le physicien n’aime pas le mot « vulgarisation », car il écrit avec deux lecteurs en tête : la personne « qui a une vague idée de qui était Einstein » et le collègue qui a beaucoup réfléchi. Ce grand écart demande d’« enlever tous les détails » pour aller à l’essentiel. « Les gens qui me remercient, ce sont toujours les deux extrêmes : la grand-mère du petit village ou le grand scientifique, et ça j’aime bien. »
Eternel hippie
Entre deux best-sellers, il travaille sur les trous noirs, le champ d’application selon lui le plus intéressant de sa gravité quantique à boucles (d’autres groupes de recherche utilisent cette théorie pour étudier l’univers primordial : en gros, après le Big Bang et avant la naissance des étoiles).
En 2000, quand il a posé ses valises à Marseille après une quinzaine d’années de nomadisme universitaire, la réalité de ces objets célestes était encore mise en doute. « Le directeur du laboratoire m’avait dit : “Tu ne penses pas que les trous noirs existent vraiment, n’est-ce pas ?” Mais maintenant on a des images ! Il y a des millions et des millions de trous noirs, des super-grands, des tout petits. Ces objets fascinants, étranges, merveilleux, prédits par la théorie d’Einstein, sont là, dans le ciel, comme la lune et le soleil. »
On sait que le temps ralentit dans leur voisinage, mais ce qui se passe au centre reste absolument mystérieux, et c’est cela qui le rend heureux. « On voit la matière tomber. Où va-t-elle ? C’est la question la plus évidente, une question d’enfant, et nous ne savons pas répondre, avec notre science prodigieuse, à cette interrogation élémentaire. Donc on est vraiment au bord de la connaissance, et le bord de la connaissance, c’est la beauté. »
À ses heures perdues, Carlo Rovelli écrit pour le quotidien conservateur italien Il Corriere della Sera des chroniques « vaguement de gauche » qui suscitent des courriers de lecteurs le priant de « parler de science mais pas de politique ».De ses idéaux de jeunesse, il n’a renié que la liberté sexuelle, qui ne valait pas la quantité de larmes et de désespoir qu’elle lui a coûtée.
Pour le reste, ce révolutionnaire dans l’âme rêve toujours d’un monde dénué de rapports de forces et de discours identitaires. Cet éternel hippie enlace un arbre avant de prendre la parole à chaque conférence. Depuis quelques années, Carlo Rovelli offre aussi un contrepoint au transhumanisme ambiant avec des propos très stoïciens sur la mort, à laquelle il « pense continuellement » – mais sans angoisse – depuis son plus jeune âge. Il a toujours été « clair en [lui] » que la vie est brève. Et c’est pourquoi elle est « merveilleuse », naturellement.
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