16/06/2021
Par Pauline Petit
A la fin du XIXe siècle s'opère une heureuse conjoncture pour le dessin d'enfant, soudain porté à l'attention des grands. Son enseignement rendu obligatoire à l'école, les pédagogues louent son rôle formateur, tandis que les psychologues analysent les gribouillis et que les artistes s'en inspirent.
"Un enfant pourrait faire la même chose", se dit le regardeur perplexe face aux Demoiselles d'Avignon. Cela aurait-il vexé son auteur ? Rien n'est moins sûr. On connaît l'anecdote : visitant une exposition de dessins d'enfant, Picasso confia : "Quand j'avais leur âge, je dessinais comme Raphaël, mais il m'a fallu toute une vie pour apprendre à dessiner comme eux." Aussi l'œuvre du maître de la peinture moderne a-t-elle pu être vue comme un long désapprentissage du trait académique, une quête pour atteindre la force expressive que manifestent les premières représentations enfantines...
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