Posted on 20 novembre 2017
En France, on croyait la vaccination profondément ancrée dans les mœurs. L’annonce récente par le gouvernement de l’extension de l’obligation vaccinale de trois à onze vaccins a pourtant donné de l’écho aux voix discordantes affirmant le droit de chacun à se faire vacciner, ou non. Lucie Guimier, docteur en géographie et spécialiste de la vaccination en France, revient pour nous sur l’histoire et la géographie d’une pratique de santé aujourd’hui questionnée. Un sujet d’autant plus d’actualité que Lucie Guimier se verra remettre le 1er décembre prochain le prix 2017 de l’innovation de thèse de la Société de Géographie.
Contrairement à une idée couramment répandue, vos recherches montrent que le taux de vaccination varie d’une région française à l’autre. Quelle est la géographie de la vaccination en France et comment expliquer le maintien de différences régionales ?
Il existe une grande hétérogénéité géographique de la couverture vaccinale en France où l’on observe, schématiquement, que l’on se vaccine moins dans le quart Sud-Est que dans le reste du pays. C’est un phénomène peu connu de l’opinion publique, en revanche les autorités de santé publique en sont informées depuis une trentaine d’années, principalement grâce à des travaux de cartographie des couvertures vaccinales, mais aussi grâce à des enquêtes d’opinion qui démontrent que les personnes interrogées dans le Sud-Est sont plus réfractaires à vacciner leur(s) enfant(s) qu’ailleurs dans le pays. Il faut évidemment être prudent quant à ces données : toutes les personnes qui résident dans le Sud-Est français ne sont pas sceptiques vis-à-vis des vaccins, mais leur proportion y est plus grande, et particulièrement dans certains départements.
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