Elise Lambert Publié
Inspirés par une éducation dite "positive" ou "bienveillante", ces parents cherchent à éviter les brimades, fessées, punitions ou humiliations envers leurs enfants.
"J'ai sécurisé toute la maison, comme ça, si mon fils veut se lever avant moi, il peut le faire tout seul, raconte Sherlène, une Franc-Comtoise de 26 ans. Il a son propre rythme, ce n'est pas parce que c'est mon enfant qu'il a moins de droits qu'un adulte." Depuis la naissance de Livio, 19 mois, Sherlène lit et visionne "un nombre incalculable" de livres et de vidéos sur la parentalité : conseils sur l'allaitement, sur le "maternage proximal" (c'est-à-dire le fait d'être en proximité constante avec son bébé), sur le "cododo" (dormir dans le même lit que son enfant) ou encore sur les violences éducatives ordinaires (VEO), ces mauvais traitements physiques et psychologiques infligés aux enfants afin de les faire obéir ou de les punir d'un comportement indésirable pour l'adulte.
"J'ai moi-même reçu beaucoup de claques, de 'tartes', de mots rabaissants et humiliants quand j'étais petite et je ne voulais surtout pas reproduire ce schéma avec mon fils", explique cette mère célibataire. Au quotidien, elle cherche à éviter au maximum les fessées, mais aussi les menaces, les cris et les punitions. La fois où Livio a grimpé sur la table de la cuisine et a dépoté les plantes de son terrarium, elle ne l'a pas grondé. "Ce n'est pas une bêtise, c'est un apprentissage de la vie, il n'avait pas vu le mal. Je lui ai dit : 'Tu veux aider maman à nettoyer ?' Il a pris la pelle et la balayette avec moi et on a lavé ensemble", illustre-t-elle. Il y a quelques mois, elle a créé le groupe Facebook "Anti-VEO", où quelque 6 000 parents, à ce jour, s'échangent des conseils d'éducation, des vidéos de "coaching" en parentalité ou des références de livres.
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