Par E. Dal'Secco & C.Rogeret 1er décembre 2020
Hausses des conduites addictives, des dépressions, de l'isolement... "Le confinement fait craindre le pire pour la psychiatrie", s'alarme Marie-Jeanne Richard, présidente de l'Unafam*. Quelles réponses concrètes pour parer à l'urgence ?
* Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques
Handicap.fr : Avez-vous observé une recrudescence de troubles psychiques en période de confinement ?
Marie-Jeanne Richard : A l'issue du premier confinement, nous avons principalement constaté que les personnes, et pas seulement les membres de l'Unafam, se sentaient fatiguées, déprimées et n'étaient pas sereines quant à l'avenir. Mais nous manquons cruellement de chiffres et attendons d'ailleurs qu'ils sortent. Les hôpitaux psychiatriques et les centres médico-psychologiques ont été très sollicités cet été, notamment par des patients qui avaient été stabilisés et ont rechuté. De nombreuses personnes, non identifiées « à risque », se sont également présentées avec des troubles anxieux et dépressifs très importants. Ne soyons pas alarmistes, il ne s'agit pas de dépression sévère mais la situation n'en demeure pas moins préoccupante et certains étudiants, notamment, se sont retrouvés particulièrement seuls, désemparés et paupérisés, n'ayant pas pu continuer à travailler ni à bénéficier du chômage partiel.
H.fr : Peut-on faire le lien entre paupérisation et risques psychiques ?
MJR : Je ne crois pas. Mais ce qui est certain c'est que les personnes dont le métier est très impacté par la crise sanitaire sont à risque de dépression et de suicide. La majorité d'entre elles n'imaginaient pas avoir à vivre cela.
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