— 1 décembre 2020
Dans une chambre d'étudiant qui rencontre des troubles psychologiques, à Rouen, le 25 novembre 2020. Photo Thibault Camus. AP
L'université craque de toute part. Sans surprise, ce sont les étudiants qui trinquent. Ceux de biologie de Sorbonne Université ont envoyé une lettre aux responsables de leur licence pour dire leur angoisse, leur surcharge de travail et leur mal-être.
«Un étudiant sur trois souffre d’anxiété et est sujet à des comportements dépressifs», écrivent-ils. L’arrivée des examens de fin de semestre ne fait qu’accentuer le stress de ces jeunes gens confinés, isolés, et sans espoir d’une amélioration avant fin janvier.
Ils pointent du doigt le surcroît de travail impliqué par les cours à distance, les aléas d’organisation et le manque de prise en compte de leur bien-être. «Nous demandons simplement le respect de notre santé», notent-ils.
Ce mal-être étudiant, est le miroir de celui de leurs enseignants. Stéphanie Daumas, qui intervient dans cette licence a réagi sur Twitter à la lettre de ses étudiants. Émue par le message, elle raconte l’autre côté, celui des enseignants, qui ont dû faire «comme on a pu, dans l’urgence».
Stéphanie Daumas évoque les «nuits blanches à tout réorganiser»et est consciente que la solution a submergé «les étudiants de cours à visionner, de TD et TP à appréhender sous une forme différente». Une organisation en démerdentiel selon le mot devenu iconique de cette rentrée universitaire, qui pèse in fine sur les étudiants.
Selon le calendrier d'allègement du confinement annoncé par le gouvernement, les universités seront les dernières à rouvrir leurs portes. Aujourd’hui le lobby étudiant pèse moins que celui des églises, et si les lieux de culte peuvent recevoir 30 personnes, l’amphithéâtre, lui, doit rester fermer.
Cette lettre n’est pas le premier message d’alerte envoyé par le milieu étudiant et universitaire sur la situation extrêmement tendue qu’ils connaissent. Les annonces récentes du gouvernement sur le sujet ne semblent pas à la mesure du problème.
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