Aline Gubri détaille quels aliments ont une incidence moindre sur l’environnement ou la santé et de quelle manière nos menus doivent évoluer. Richard Drury. Getty Images
Manger mieux pour préserver la planète, oui, mais comment ? Le livre d'Aline Gubri fait un tour très complet de la question.
Le constat est désormais largement partagé : le système alimentaire actuel n’est pas tenable. Manger, c’est du plaisir mais aussi de la destruction. Ce que l’on se met dans la panse «consomme sans ménagement nos ressources, étouffe la diversité du vivant, surchauffe nos milieux et se transforme parfois en long et sournois poison», rappelle Aline Gubri, consultante en développement durable et auteure du Guide de l’alimentation durable à paraître ce jeudi (ed. Thierry Souccar). Après un premier livre Zéro plastique zéro toxique, elle propose des solutions qui se veulent «réalistes, pour une transition en douceur».
Par où commencer ? Le guide reprend tout depuis le début avec les enjeux liés à l’alimentation durable : pourquoi ce que l’on a dans l’assiette représente 25% des émissions de gaz à effet de serre des Français, quelles sont les étapes du cycle de production des produits que l’on consomme… Ensuite, il décline les leviers d’action indivuelle. Chacun est incité à faire ce qu’il peut, ce qui le motive le plus, à son rythme, à sa sauce. L’idée de «faire sa part» avancée par le livre peut sembler anecdotique en ne s'attaquant pas au véritable problème de notre système économique basé sur le productivisme. Mais consommer autrement est une forme d’activisme pour secouer industriels et politiques et obtenir des changements de grande ampleur.
Recettes pratiques
Alors, comment faudrait-il manger pour changer le monde ? Dans un premier chapitre, Aline Gubri appelle à la sobriété. Non, le recyclage n’est pas une solution miracle, mieux vaut être moins équipé mais de manière plus optimale, éviter les matériaux nocifs pour la santé et les emballages à usage unique, réutiliser et faire son compost maison pour un système plus circulaire. Puis, deuxième étape, elle détaille quels aliments ont une incidence moindre sur l’environnement ou la santé et de quelle manière nos menus doivent évoluer. Un troisième chapitre explique comment lutter contre le gaspillage.
Le guide est accessible, bien vulgarisé à l’aide d’infographies et aéré par des fiches pratiques, par exemple sur les espèces de poisson les moins exploitées, les aliments qui contiennent le plus de traces de pesticides, les fruits à ne pas mettre dans le même panier pour éviter qu’ils ne mûrissent trop vite, les alternatives aux produits d’origine animale ou encore le classement des aliments en fonction de la consommation d’eau ou encore de leurs émissions de CO2.
Astuces, chiffres précis, sites d’informations pour aller plus loin, récapitulatif des labels de confiance, boites «le saviez-vous» ponctuent aussi les pages. On y picore ce qui nous fait envie. Pour creuser un peu plus les sujets abordés, des interviews de professionnels du recyclage, de l’agroalimentaire, de la cuisine, du compostage s’intercalent entre les différentes parties. Quelques personnalités engagées tels que Guillaume Meurice ou le chef cuisinier de l’Elysée Guillaume Gomez, ainsi que des porteurs d’initiatives moins connus, y ont leur mot. Enfin, pour clore ce livre couteau-suisse et rester dans le concret, quelques recettes durables basiques finissent de guider le lecteur. Rien de mieux qu'une photo alléchante de pâtes crémeuses aux champignons pour donner envie de s'y mettre.
Le guide de l’alimentation durable - S’engager pour la planète sans se prendre la tête, Aline Gubri, éditions Thierry Souccar, 224 pages
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